Ce n'est qu'au mois d'août qu'on pourra l'annoncer, mais foi de Serge Arsenault, au moins un des cinq meilleurs coureurs au monde sera au départ des Grand Prix cyclistes de Québec et Montréal au mois de septembre prochain. Il est même probable qu'il y en ait deux ou trois, selon le président de l'événement québécois qui en sera cette année à sa deuxième édition.

Les Grands Prix de Québec et Montréal auront lieu les 9 et 11 septembre, respectivement, et ceux-ci ont déjà une si bonne réputation en Europe que les coureurs se bousculent presque pour y participer, a indiqué Arsenault en conférence de presse, mercredi, dans un hôtel du centre-ville de Montréal.

«Je préfère faire preuve de prudence pour l'instant et ne pas avancer de nom - c'est peut-être à cause de l'âge - mais on aura des nouvelles extraordinaires à vous annoncer très bientôt», a déclaré Arsenault en faisant allusion au moment où la liste des inscriptions sera finalisée, plus tard cet été. «Il y aura de grandes surprises au niveau qualitatif. Le peloton sera encore une fois d'une très grande qualité.»

Cet engouement est attribuable au fait que les deux seules épreuves du circuit WorldTour à se dérouler en Amérique procurent aux équipes une visibilité exceptionnelle. Selon Arsenault, la qualité de l'organisation locale y joue aussi pour beaucoup, puisque celle-ci est orientée d'abord et avant tout vers les besoins des coureurs.

«La plus grande erreur qu'on pourrait faire, ce serait d'organiser une course en fonction des commanditaires. La course doit être pensée en fonction de la qualité sportive de l'événement et du respect des athlètes, a martelé Arsenault. Si on se défonce pour ça, les athlètes deviennent pratiquement nos meilleurs agents de relations publiques. Ce sont eux qui font le prestige d'une course.»

Ce souci du coureur a notamment amené Arsenault et ses associés à corriger certaines sections dangereuses, notamment sur le parcours montréalais centré autour du mont Royal, où on a décidé d'enlever un îlot près de l'avenue du Parc.

Quatorze des 18 équipes professionnelles du circuit WorldTour ont par ailleurs déjà confirmé leur participation au Challenge Sprint, une course de 1 km mettant en action des vagues de quatre coureurs. Cette épreuve, disputée l'an dernier sur une base expérimentale avec des coureurs canadiens, sera tenue le jeudi 8 septembre, à la veille du Grand Prix de Québec sur les plaines d'Abraham.

Il s'agit là, selon Arsenault, d'une nouveauté qui va faire des petits.

«La plupart des sports ont évolué. On se dit qu'il faut respecter la tradition, mais quelque part il faut faire comme le ski alpin l'a fait avec le ski-cross et comme le ski de fond l'a fait avec ses épreuves en milieux urbains, a expliqué Arsenault. Le cyclisme est un sport très conservateur et aucune nouvelle discipline n'était apparue depuis 100 ans, pratiquement. Alors on a créé un prototype de sprint, l'an passé, et on a proposé l'aventure aux professionnels cette année, afin de démontrer la valeur du produit.

«L'UCI regarde le tout non plus avec curiosité, mais avec intérêt. Cela vient aussi du CIO, qui a demandé au cyclisme international d'être créatif et d'amener de nouvelles disciplines pour satisfaire les besoins de tous.»

Hesjedal de retour

Arsenault a par ailleurs fait savoir que le meilleur coureur canadien, Ryder Hesjedal, sera de la partie en 2011 et fera même du rendez-vous québécois l'un des points de mire de sa saison, outre le Tour de France. Hesjedal avait terminé troisième de l'épreuve montréalaise l'an dernier.

Outre les 18 ProTeams, quatre équipes cyclistes continentales professionnelles se joindront au peloton à titre d'invitées, dont l'équipe Spidertech du Canadien Steve Bauer. Les autres sont Team Europcar, qui compte notamment Thomas Voeckler et le Québécois David Veilleux, l'équipe FDJ de Dominique Rollin et l'équipe française Cofidis.

À la demande des coureurs, les circuits des deux courses principales ont chacun été allongés d'une boucle. Ce qui permettra de dépasser le cap des 200 km dans les deux cas.

«Ça va faire en sorte que les meilleurs puissent s'exprimer, a souligné Arsenault. Les plus grands coureurs au monde veulent une épreuve très difficile, qui permet de les départager de ceux qui sont à 1 cm d'eux. Et qui permettra d'atteindre, le plus rapidement possible, le niveau des grandes classiques que sont Paris-Roubaix et le Tour des Flandres.»

Beaucoup de nouveau en 2012

Arsenault a aussi laissé entendre que de grandes nouveautés, notamment au chapitre du format de compétition, pourraient pointer en vue des Grands Prix québécois de 2012.

Mais pas question d'une course par étapes d'une semaine. Arsenault songe davantage à un volet qui impliquera le public et s'étendra à l'échelle de la province.

«On sait déjà qu'en 2012, il va y avoir un deuxième sprint, puisque chaque épreuve WorldTour aura un sprint qui, probablement, va la précéder, a-t-il indiqué. Également, l'ensemble des coureurs et des spectateurs, qui sont en même temps des cyclo-sportifs, nous on dit que ce serait bien si on pouvait jumeler une participation du public au circuit professionnel. Encore là, ce serait une première au monde.»

L'ancien animateur de la Société Radio-Canada a par ailleurs indiqué que tous les partenaires associés aux Grands Prix de Québec et Montréal, l'an dernier, avaient renouvelé leur entente. Les courses seront télédiffusées encore cette année sur le canal Évasion.