L'Australie accueille pour la première fois les Championnats du monde de cyclisme sur route qui commencent mercredi à Geelong par les contre-la-montre espoirs et dames pour se conclure dimanche par la course en ligne au parcours plus sélectif qu'annoncé.

Effet du décalage oblige, la quasi-totalité des concurrents sont déjà arrivés à Geelong, une localité située en bord de mer à quelque 80 kilomètres de Melbourne. Pour le rendez-vous de fin de saison, ils ont trouvé des conditions météo changeantes, averses et soleil se succédant à plusieurs reprises dans la même journée.

A côté des palmiers fouettés par le vent, ils ont découvert surtout des circuits très ouverts qui laissent une chance tant aux sprinteurs qu'aux puncheurs. Surtout avec une ligne d'arrivée installée au bout d'un long faux-plat montant de 700 mètres en ligne droite, se redressant pour finir.

«Un peu comme à Benidorm (Espagne) en 1992», a estimé Paolo Bettini, qui étrenne ses galons de responsable de l'équipe d'Italie en succédant à Franco Ballerini (décédé accidentellement au début de l'année), trois ans seulement après son second titre mondial.

Loin de cette référence historique, couleur sépia déjà, les Australiens préfèrent insister sur la nouveauté de l'évènement qui n'avait encore jamais été organisé dans cette partie du monde. Si la piste, à plusieurs reprises, et le VTT ont déjà eu leurs Mondiaux en Océanie, la route n'était encore jamais allée aussi loin en quittant son berceau européen.

Après l'Amérique du Sud (Venezuela, Colombie), l'Amérique du Nord (Etats-Unis, Canada) et l'Asie (Japon), le cinquième continent reçoit donc l'ensemble des compétitions pour les trois catégories principales, dames, espoirs et élite messieurs. Pour décerner au total six titres dans deux types d'épreuves, contre-la-montre (mercredi et jeudi) et course en ligne (de vendredi à dimanche).

Cancellara pour l'histoire

Fabian Cancellara, tenant du titre du «chrono», rêve toujours d'un doublé inédit qu'il a failli réaliser l'an passé, à Mendrisio, dans son pays. Mais, devenu l'homme à battre, il a payé sa démonstration de force... pour le plus grand profit de Cadel Evans, premier Australien à décrocher le maillot arc-en-ciel dans la course la plus convoitée.

Cette fois, le Suisse, discret dans la Vuelta, s'est fait quelque peu oublier. Jusqu'à sa toute récente montée en puissance qui en fait le grand favori, jeudi, du contre-la-montre.

«C'est un parcours très compliqué», a relativisé lundi le champion olympique de la discipline. Tout en reconnaissant qu'il comptait bien dépasser au palmarès l'Australien Michael Rogers, lui aussi vainqueur à trois reprises du contre-la-montre mondial: «Je voudrais faire l'histoire !"

Quant à la course en ligne, le Bernois s'est plutôt félicité du nombre élevé de candidats à la victoire: «Il y en a dix qui peuvent vraiment gagner cette course. C'est bon pour moi. L'équipe suisse n'aura pas à supporter (seule) le poids de la course. L'an dernier, j'étais le plus fort, Cadel était le plus malin. Maintenant, je suis dans une meilleure situation.»

A l'appui de sa stratégie, Cancellara a cité les équipes d'Italie et de Belgique qui alignent deux candidats déclarés à la victoire, respectivement Filippo Pozzato et Philippe Gilbert. Mais d'autres ont quelques raisons d'être optimistes sur ce type de parcours, tels l'Espagnol Oscar Freire, qui serait le premier lui aussi à conquérir quatre maillots arc-en-ciel dans la course suprême, ou encore le Norvégien Thor Hushovd.

Toutes les options, en réalité, sont envisageables, du sprint (Cavendish, Greipel) à l'arrivée d'un groupe réduit (Kolobnev, Boasson Hagen).