L'ogre du sprint mondial, le Britannique Mark Cavendish (HTC-Columbia), a accroché un nouveau trophée à son tableau de chasse en remportant jeudi la 18 étape du Tour d'Espagne, sa troisième depuis le début de la course.

L'Italien Vincenzo Nibali a conservé sans peine son maillot rouge de leader récupéré la veille lors du contre-la-montre, au terme de cette courte étape soporifique entre Valladolid et Salamanque (148,9 km).

Cavendish n'a pas fait de quartier dans la dernière ligne droite qu'il a attaquée en tête, toute en puissance, inexorablement.

Le Britannique avait connu une première semaine de course difficile pour sa première participation au Tour d'Espagne. Avec cette troisième victoire, après celles des 12e et 13e étapes, on peut dire qu'il y est désormais dans son jardin, comme en France et en Italie.

A 25 ans à peine, cet ancien pistard reconverti à merveille au bitume se forge au fil des tours un palmarès monumental.

Avec son triomphe de Salamanque, Cavendish signe sa 23e victoire sur les trois grands tour: 15 étapes en trois ans sur le Tour de France, 5 en deux ans sur le Giro et trois cette année sur la Vuelta!

«Mosquera le plus dangereux»

Le Britannique a encore eu, ce qui ne gâche rien, la victoire modeste: «c'est moi qui franchit la ligne le premier, mais c'est les gars (ses équipiers) qui m'ont déposé là», a-t-il déclaré à l'arrivée.

Cavendish a rendu un hommage particulier à son équipier slovaque Peter Velits, vainqueur surprise la veille du contre-la-montre et qui occupe du coup la troisième place du classement général: «il a pris le vent pour moi pendant un kilomètre. Cela montre bien comment nous travaillons ensemble.»

Il n'y avait rien à attendre pour le classement général de cette 18e étape, avec sa traditionnelle échappée sans conviction avalée par le peloton à l'approche de l'arrivée.

Vincenzo Nibali a tranquillement gardé le maillot rouge de leader qu'il avait repris mercredi à la faveur du contre-la-montre.

Mais sa tranquillité ne sera que de courte durée. Car une terrible étape de montagne se profile samedi à la veille de l'arrivée à Madrid. Et ses 39 secondes d'avance sur le grimpeur espagnol en forme Ezequiel Mosquera pourraient bien ne pas suffire.

«Le plus dangereux de tous est Mosquera», a d'ailleurs reconnu l'Italien à Salamanque. Nibali aura vendredi une dernière journée de répit avant l'explication finale, lors de la longue étape (231 km) sans grand relief entre Piedrahita et Tolède. Un dernier coup d'épée pour Cavendish?