Le Tribunal arbitral du sport (TAS) a mis fin lundi à la longue échappée d'Alejandro Valverde, qui, quatre ans après la mise à jour du scandale de dopage Puerto en Espagne, est enfin contraint de mettre pied à terre et ne pourra recourir avant 2012.

La cour suprême du sport a jugé que les preuves scientifiques récoltées dans le cadre de cette affaire de dopage sanguin étaient suffisantes pour démontrer l'implication du coureur, et lui a infligé une suspension de deux ans, qu'elle fait démarrer au 1er janvier 2010.

Cette fois, l'Espagnol de 30 ans ne pourra plus narguer les autorités antidopage, qui étaient frustrées de le voir utiliser toutes les brèches juridiques possibles pour continuer à s'afficher au départ des courses.

Car Valverde a non seulement utilisé tous les recours qu'il a pu, mais a bénéficié d'une certaine clémence dans son pays.

Dès août 2007, l'Union cycliste internationale (UCI) avait demandé à la Fédération de cyclisme espagnole de sanctionner le Murcian puisque selon son règlement il revient aux fédérations nationales d'ouvrir les procédures disciplinaires contre les coureurs.

Mais les Espagnols avaient refusé, et l'UCI s'est tourné vers le TAS, tout comme l'Agence mondiale antidopage (AMA). Alors que d'autres protagonistes de Puerto comme l'Allemand Jan Ullrich ou l'Italien Ivan Basso étaient mis au ban, Valverde continuait lui à courir.

La fin de cavale avait commencé à se profiler l'an dernier, quand les autorités italiennes parvenaient, au nom de l'entraide pénale internationale, à mettre la main sur une poche de sang saisie en Espagne incriminant le coureur, et en mai 2009, lui interdisait de prendre part à une compétition en Italie pendant deux ans.

«Soulagement»

Si cette suspension l'a privé du dernier Tour de France, qui faisait un crochet par le Val d'Aoste, elle ne l'a pas empêché de gagner le Dauphiné Libéré en juin puis la Vuelta en septembre.

Dans une première décision en mars, le TAS avait confirmé la validité de la sanction italienne. Cette seconde décision du tribunal rendue lundi donne raison à l'UCI et à l'AMA. Mais refuse cependant que les résultats du coureur antérieurs au 1er janvier soient aussi annulés comme ces instances le réclamaient.

«L'UCI et le cyclisme dans son ensemble ont certainement beaucoup souffert de cette affaire, et les dommages causés par le comportement de M. Valverde depuis que l'UCI s'est formé la conviction de sa culpabilité, ne pourront être entièrement compensés par la peine réglementaire», souligne la fédération internationale dans un communiqué.

«Néanmoins, l'UCI accepte aujourd'hui avec soulagement et une sérénité retrouvée le jugement du TAS, qui met fin à une situation qui était devenue insoutenable», ajoute-t-elle.

Valverde va être ainsi disqualifié de toutes les courses auxquelles il a participé depuis le début de l'année, dont sa victoire au Tour de Romandie, et devra rembourser ses primes.

L'AMA, qui a déboursé environ un demi-million de dollars dans le suivi du cas Valverde sans rien obtenir en retour, s'est dit aussi «satisfaite que cette affaire soit résolue». Elle y voit une reconnaissance de l'utilité de la collaboration entre les autorités policières et les instances de lutte contre le dopage.

«Cette décision confirme que les preuves scientifiques et médico-légales réunies par les organisations antidopage, y compris des informations provenant d'autorités chargées de l'application de la loi, montrent que le sportif a commis une violation des règles antidopage», souligne le président de l'AMA John Fahey.