Les dirigeants du Comité international olympique et l'Agence mondiale antidopage demandent à Floyd Landis de fournir des preuves pour soutenir ses allégations selon lesquelles le septuple champion du Tour de France Lance Armstrong a recouru au dopage.

«Il doit fournir des preuves que c'est vrai, a révélé le président du CIO, Jacques Rogge, à l'Associated Press. Ce sont des accusations qui doivent être corroborées par des preuves.

«On ne peut condamner sans preuve, a ajouté Rogge. Il ferait mieux de donner des preuves pour soutenir ses affirmations sinon il s'expose à être poursuivi pour diffamation. On ne peut sanctionner un athlète sans preuve tangible.»

Hein Verbruggen, l'ancien président de l'Union cycliste internationale, a démenti les affirmations de Landis selon lesquelles il avait aidé à dissimuler le test positif d'Armstrong en 2002.

«Il n'a jamais été testé positif», a affirmé Verbruggen.

Le président de l'AMA, John Fahey, a précisé dans une autre entrevue que s'il y avait un fondement dans les allégations de Landis, l'Agence américaine antidopage ou l'Union cycliste internationale (UCI) devraient intervenir.

«S'il a des preuves, il doit les fournir à ces deux organismes et je suis sûr que si elles sont fondées, l'un ou l'autre agirait, a dit Fahey. Ce ne seront toujours que des rumeurs autrement.»

Rogge et Fahey ont ainsi réagi après que Landis, dans une série de courriels envoyés à des commanditaires et des responsables sportifs, eut confessé plusieurs années de dopage après avoir auparavant nié toute tricherie.

Le cycliste américain, déchu de sa victoire au Tour de France 2006 pour un contrôle positif à la testostérone et qui a écopé d'une suspension de deux ans, a aussi prétendu que Armstrong n'a pas seulement participé au dopage mais qu'il aurait enseigné aux autres comment tricher.

Armstrong a démenti les prétentions de son ancien coéquipier, confiant que Landis n'avait aucune crédibilité.

«Nous n'avons rien à cacher, rien à fuir, a souligné Armstrong lors d'un point de presse impromptu avant la cinquième étape du Tour de la Californie, jeudi. Il y a longtemps que Floyd a perdu toute crédibilité.»

Le Canadien Michael Barry, également pointé du doigt par Landis, a lui aussi démenti les allégations.

«Je n'ai jamais pris de substances interdites et je me suis toujours fait l'avocat d'un cyclisme et d'un sport sans dopage.»

Rogge a expliqué que les dirigeants de l'UCI auront besoin de «plus de preuves qu'un simple courriel. Ils ont besoin d'avoir plus d'informations pour déclencher une enquête.»

Il a également émis des doutes sur les affirmations de Landis selon lesquelles l'entraîneur de longue date de Armstrong, Johan Bruyneel, avait payé Verbruggen pour dissimuler un test positif à l'EPO en 2002. Verbuggren est également un ancien membre du CIO.

«À ma connaissance, ce n'est pas possible de dissimuler un résultat positif, a dit Rogge. Le laboratoire connaît la procédure. L'AMA en est informée. Ensuite, le résultat est envoyé aux fédérations nationale et internationale.»