En homme pragmatique, Carlos Sastre a ciblé le Tour d'Italie qui commence samedi à Amsterdam pour objectif principal de sa saison, d'autant que l'édition 2009 lui a laissé un goût amer en bouche.

Quatrième à l'arrivée à Rome, le Castillan de l'équipe Cervélo avait échoué au pied du podium. Avant de regagner une place virtuelle dans les palmarès, après la disqualification pour dopage de l'Italien Danilo Di Luca.

«Je ne suis pas monté physiquement sur le podium», souligne Sastre. «L'année dernière m'a laissé un goût amer»... malgré deux victoires signées dans deux arrivées au sommet, Monte Petrano et le Vésuve, deux étapes de prestige.

Le coureur espagnol, qui a fêté le 22 avril son 35e anniversaire, a tenu à revenir sur le Giro. Conscient que le tracé lui offrait une chance de premier ordre, dès lors que le parcours très montagneux de la dernière partie de course avantage les coureurs de grand fond en même temps que les grimpeurs endurants.

«Les huit derniers jours sont très durs», reconnaît Sastre qui prévoit de monter en puissance au fil de la course. Pour lui, le danger principal réside dans les premières journées d'autant qu'il n'a disputé qu'une seule course par étapes (Tour de Catalogne) cette saison, un choix qu'il assume.

Une question d'intelligence

«Je me suis entraîné durement», souligne-t-il, confiant dans une expérience accumulée depuis ses débuts professionnels fin 1997: «Je pense être bien préparé, je vais vite retrouver le rythme. J'arrive en condition.»

Son directeur sportif Philippe Maudiot se dit impressionné par la sérénité, la tranquillité affichée par le vainqueur du Tour de France 2008. Tranquille, c'est un mot que répète souvent Sastre, habitué à la pression des grands rendez-vous.

«Le Giro est mon premier objectif de l'année, j'ai construit ma saison pour être en forme à ce moment-là», annonce-t-il sans vouloir se pencher sur la suite: «C'est seulement à la fin du Giro que je verrai si je suis en mesure de me présenter au départ du Tour.»

Sastre veut éviter de commettrer l'erreur de l'année passée quand il avait abordé la Grande Boucle, dont il était le tenant du titre, dans un état de grande fatigue tant physique que mentale.

Tout pour le Giro, c'est son mot d'ordre. «C'est une course qui est plus à ma portée, confirme-t-il. Et de glisser: «Se fixer des objectifs réalistes, c'est une question d'intelligence.»