Alberto Contador est sorti vainqueur du froid, jeudi, sur les hauteurs de Mende, où l'Espagnol a enlevé la quatrième étape de Paris-Nice et a revêtu le maillot jaune de leader.

Comme attendu, le double vainqueur du Tour de France a réussi le numéro de grimpeur pour lequel il n'a pas de rival. Dans la dernière montée de 3 kilomètres menant vers l'aérodrome de la préfecture lozérienne, le Madrilène est parvenu à distancer ses adversaires.

«Je n'avais pas de super sensations», a regretté toutefois Contador, frigorifié par la température le plus souvent négative -jusqu'à moins 4 degrés !- durant cette étape de 173,5 kilomètres, entre Rouergue et Gévaudan.

Mais, à l'arrivée, l'addition est apparue conforme aux prévisions. Elle s'est élevée à 10 secondes pour ses suivants les plus proches, ses compatriotes Alejandro Valverde et le champion olympique Samuel Sanchez, qui ont terminé devant... un autre Espagnol, Joaquim Rodriguez.

Le festival ibérique pour cette seule arrivée au sommet de l'épreuve a éclipsé la belle performance du Français Thomas Voeckler, qui a devancé l'Italien Damiano Cunego et le Tchèque Roman Kreuziger, à une vingtaine de secondes de Contador.

Avec la bonification de 10 secondes allouée au vainqueur, le «pistolero» de Pinto s'est ainsi projeté en haut du classement, avec une marge significative (24 sec sur Valverde) mais limitée sur ses adversaires. A trois jours de l'arrivée à Nice, huit coureurs sont regroupés en moins d'une minute.

La quarantième

La pente s'est avérée trop dure pour le précédent porteur du maillot jaune, Jens Voigt. Distancé à 1700 mètres de la ligne sur la première accélération de Contador, lequel n'a été suivi brièvement que par le Français Christophe Le Mével, le vétéran allemand (38 ans) a lâché une quarantaine de secondes.

Le vainqueur de l'étape précédente, le tout jeune (20 ans) slovaque Peter Sagan, a lui aussi faibli sur les rampes très raides en surplomb de Mende. Il a perdu en moins de deux kilomètres près d'une minute, une poignée de secondes de moins que le Luxembourgeois Frank Schleck et l'Américain Levi Leipheimer, tous deux pareillement débordés.

A Mende, où le Tour de France fera étape en juillet prochain, Contador a signé la 40e victoire de sa carrière. Trois ans après s'être déjà imposé dans une étape similaire de Paris-Nice mais avec un écart alors inférieur (2 sec) sur son suivant, l'Italien Davide Rebellin, qui était parvenu à conserver son maillot jaune. Cette année-là, l'Espagnol avait dû attendre le dernier jour pour renverser la situation.

Instruit par sa mésaventure de l'année passée, une fringale dans l'avant-dernière étape, le Castillan s'est gardé de crier victoire. «Le plus dur commence», a même rappelé le nouveau leader, conscient des risques à venir même si la prochaine étape de 157 kilomètres, vendredi, entre Pernes-les-Fontaines (Vaucluse) et Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), s'annonce a priori la moins difficile à contrôler pour son équipe Astana.

«J'attends, j'espère que la température va remonter», a conclu Contador. Un voeu partagé par le peloton pour cette première journée en Provence.