Le Néerlandais Lars Boom, l'un des surdoués du cyclisme, a réussi un coup d'éclat dans le prologue de Paris-Nice qu'il a dominé dimanche à Montfort-l'Amaury (Yvelines) pour endosser le premier maillot de leader de la «course au soleil».

Vainqueur avec 3 secondes d'avance sur le vétéran allemand Jens Voigt (38 ans), Boom a repoussé à 6 secondes l'Américain Levi Leipheimer et l'Espagnol Alberto Contador, deux références du contre-la-montre qui se sont situés sur la même ligne, devant le benjamin du peloton, le Slovaque Peter Sagan (20 ans).

Sous le ciel bleu et froid des Yvelines, le vainqueur sortant, l'Espagnol Luis Leon Sanchez, a lâché 12 secondes à Boom. Il a fait sensiblement mieux que son coéquipier, l'Espagnol Alejandro Valverde, l'une des déceptions du jour qui s'est classé seulement 31e, à 29 secondes du jeune lauréat.

A 24 ans, Boom (1,91 m, 71 kg) continue à grandir. Champion du monde de cyclo-cross en 2008, il affiche aussi à son palmarès un titre mondial espoirs du «chrono» en 2007 et des titres nationaux sur route en 2008 (course en ligne, contre-la-montre).

«Je suis un routier maintenant», a affirmé ce rouleur d'envergure qui a rejoint seulement au début mai 2009 l'équipe première Rabobank après avoir fait ses classes dans le groupe espoirs. Dès sa première saison, il a gagné le Tour de Belgique et une étape de la Vuelta.

«Un truc pour moi»

«C'était un truc pour moi qui viens du cyclo-cross. Il faisait froid (3-4 degrés) et il fallait être tout de suite dans le rythme pour aborder la partie pavée et la côte», a expliqué Boom en reconnaissant qu'il ne s'attendait pas à pareille performance: «Je venais surtout pour monter en régime en vue des classiques, comme le Tour des Flandres et Paris-Roubaix, que je vais découvrir.»

Boom, chef de file d'une équipe Rabobank privée de ses leaders habituels, compte défendre son maillot de leader. Le garder jusqu'à Mende pour l'arrivée au sommet (jeudi), puisqu'il ne s'estime pas à même de jouer la victoire au classement final, dimanche prochain, sur la Promenade des Anglais.

Dans la catégorie des favoris, le Tchèque Roman Kreuziger a limité l'écart (7 sec) sur Contador, le double vainqueur du Tour de France qui fait office de valeur-étalon. Le champion olympique espagnol Samuel Sanchez (9 sec) s'est situé lui aussi à distance raisonnable.

En revanche, le Luxembourgeois Frank Schleck a lâché beaucoup de temps sur Contador (42 secondes) dans un exercice qui ne lui convient pas. Tout comme l'Allemand Tony Martin (35 sec), habitué à mieux dans les contre-la-montre.

Lundi, la deuxième étape, en plaine, conduit de Saint-Arnoult-en-Yvelines, longtemps ville-départ de Paris-Tours, à Contres, une localité du Loir-et-Cher où l'arrivée est installée au bout d'une ligne droite de 600 mètres.