L'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) a refusé vendredi de coopérer sur Paris-Nice avec l'Union cycliste internationale (UCI) qui a opposé le mois dernier une fin de non-recevoir à sa demande de contrôles supplémentaires.

Dans cet énième épisode du conflit que se livrent Pierre Bordry, président de l'AFLD, et la fédération internationale, l'AFLD a expliqué dans un communiqué vouloir saisir l'Agence mondiale antidopage (AMA) «pour amorcer une réflexion de fond sur la différence d'approche dans la lutte antidopage entre les organisations nationales et certaines fédérations internationales».

«Après avoir proposé une collaboration limitée, l'UCI s'oppose à fournir des garanties légitimes pour la mettre en oeuvre», a estimé l'agence française. «En effet, lorsque, par un courrier du 19 février, l'AFLD lui a répondu qu'elle était favorable à cette collaboration en lui proposant la conclusion d'une convention assurant la confidentialité et le bon usage des informations, l'UCI a refusé».

«L'AFLD ne coopérera pas avec l'UCI pendant la course Paris-Nice 2010 et réservera les informations dont elle disposera aux autorités judiciaires compétentes, conformément à la loi du 3 juillet 2008 relative à la lutte contre le trafic de produits dopants», a ajouté l'agence française.

L'instance présidée par Pierre Bordry a déclaré s'interroger «sur les motivations qui poussent l'UCI, pour contrôler la course Paris-Nice qui se déroule au coeur de la France et mobilise d'importants moyens publics, à se priver des préleveurs de l'AFLD».

L'AFLD a regretté aussi les propos de Pat McQuaid, président de l'UCI, «sur la politique publique nationale antidopage et sur le budget qu'y consacre le gouvernement français, observations dont la fédération aurait pu se dispenser».

Pat McQuaid s'était étonné de la demande de l'AFLD -qui se plaint de difficultés financières- de procéder à 15 contrôles supplémentaires «lors d'une manifestation qui n'est même pas de sa compétence et où l'organisation compétente -l'UCI- organise déjà 95 contrôles (contrôles ciblés décidés sur place non compris) ?"

Le président de l'UCI avait dressé à cette occasion une longue liste des griefs reprochés à l'AFLD, avec laquelle la fédération internationale est en conflit ouvert depuis l'automne dernier.

Dans Paris-Nice, qui part dimanche de Montfort-l'Amaury (Yvelines), un programme de 95 contrôles, au minimum, est prévu pour les huit jours de course, sous la responsabilité de la fédération internationale comme le prévoit le Code mondial antidopage.