Cadel Evans, l'éternel deuxième du peloton, est devenu le premier Australien champion du monde de cyclisme sur route, dimanche sur le difficile circuit suisse de Mendrisio.

Evans, qui a attaqué dans les dix derniers kilomètres, a devancé de 27 secondes le Russe Alexandre Kolobnev et l'Espagnol Joaquin Rodriguez au terme des 262,2 kilomètres.

L'Espagnol Samuel Sanchez a pris la quatrième place devant le champion du monde du contre-la-montre, le Suisse Fabian Cancellara, dont la puissance dévastatrice ne lui a pas permis de renverser la situation.

À 32 ans, Evans a enlevé le plus grand succès d'un palmarès riche surtout de places sur le podium des grandes épreuves par étapes. L'Australien a terminé à deux reprises à la deuxième place du Tour de France (2007 et 2008) et a bouclé la Vuelta, sept jours avant le Mondial, au troisième rang. Il compte aussi trois deuxièmes places dans le Dauphiné.

Evans, qui court pendant le reste de la saison pour l'équipe belge Silence, s'est imposé à domicile. Il habite à Stabio, une localité que frôle le circuit du Mondial.

Avant lui, aucun Australien n'était parvenu à conquérir le maillot arc-en-ciel. La meilleure place avait été obtenue en 2002 par Robbie McEwen, battu au sprint sur le circuit belge de Zolder par l'Italien Mario Cipollini.

«C'est une réponse aux critiques envers moi quand l'on dit que je n'attaque jamais», a déclaré Evans après la course.

«Ce parcours me convient mieux que celui de Geelong l'an prochain, je l'ai prouvé aujourd'hui», a ajouté l'Australien, interrogé déjà sur le prochain circuit du Championnat du monde qui aura lieu pour la première fois près de Melbourne en octobre 2010.

La course a été animée par l'équipe d'Italie qui a tenté de forcer la décision de loin, à plus de 100 kilomètres de l'arrivée, en plaçant le tenant du titre, Alessandro Ballan, dans un groupe fort d'une trentaine de coureurs.

Mais le travail de l'Australie dans un premier temps (O'Grady), de l'Espagne ensuite, a condamné cette échappée.

Cancellara, impressionnant de force, a provoqué l'échappée décisive dans le dernier tour. Mais le Suisse a dû s'incliner sur l'offensive d'Evans qui s'est dégagé avant l'ultime ascension.