Dynamisée en 2008 par la perspective alléchante du triplé - réussi - d'Alberto Contador, la Vuelta retombe cette année (29 août-20 septembre) dans une certaine indifférence, avec beaucoup de cadors absents, dont l'Espagnol, et ce malgré un départ original aux Pays-Bas.

La 64e édition du Tour d'Espagne est privée du podium de l'année dernière: Contador (1er), son brillant second Levi Leipheimer (2e) et le compatriote du vainqueur, Carlos Sastre (3e), également vainqueur du Tour de France en 2008.

Et pas de Lance Armstrong non plus, après ses participations au Giro et à la Grande Boucle et qui garde en outre un souvenir douloureux de l'Espagne avec une clavicule cassée sur le Tour de Castille-et-Leon fin mars qui avait perturbé sa préparation.

Un coup dur indéniable pour les organisateurs, qui avaient pu compter sur la présence de Contador et de Sastre lors de la présentation de la course en décembre.

«On aurait adoré que Contador soit là mais il n'est pas là», a regretté le nouveau directeur général de la Vuelta, Javier Guillen, dans les colonnes du journal AS cette semaine.

«Mais même s'il ne vient pas, le fait qu'il devienne de plus en plus important fait que le cyclisme espagnol va devenir de plus en plus important et la Vuelta aussi», se console cet avocat de 37 ans, avant d'énumérer les grands noms de cette édition, car il y en a quand même: Andy Schleck, Alejandro Valverde, Samuel Sanchez, Fabian Cancellara, Oscar Freire, Ivan Basso, Cadel Evans...

Édition montagneuse

Contrairement à la 63e édition, avec un Contador le couteau entre les dents après ses victoires en France (2007) et en Italie (2008), il n'y a pas cette année de favori évident à la victoire finale.

Valverde, deuxième de la Vuelta 2006, 5e l'année dernière et privé de Tour de France cette année par la décision du comité olympique italien, apparaît bien sûr comme un vainqueur potentiel.

Mais c'était déjà le cas en 2006 et il avait fini par se faire battre par le Kazakhe Alexandre Vinokourov. Ce dernier fait d'ailleurs son retour sur la Vuelta après une suspension pour dopage.

L'Italien Ivan Basso, un autre ancien suspendu pour dopage, et l'Australien Cadel Evans peuvent aussi y croire.

Ce sera dur en revanche pour le Luxembourgeois Andy Schleck, qui a tellement donné en juillet sur les routes françaises.

Pour le reste, et en dépit d'un départ aux Pays-Bas (une première depuis 1997) et de quatre étapes au pays des tulipes et en Belgique, rien de bien nouveau sous le soleil: beaucoup de coureurs viendront seulement préparer les Mondiaux de Mendrisio (Suisse, 23-27 septembre), le public ne se bousculera pas sur les routes et les spectateurs ne se précipiteront devant leur petit écran.

Cette 64e édition promet d'être montagneuse, surtout la deuxième semaine, avec cinq arrivées sur des cols, notamment dans la Sierra Nevada andalouse.

«Presque toute la montagne est concentrée la deuxième semaine, le classement général se jouera sûrement à ce moment-là», avait souligné Valverde lors de la présentation.