Le Belge Tom Boonen, exclu par l'organisateur du Tour de France (ASO) après un contrôle positif à la cocaïne, ignore toujours s'il pourra disputer la Grande Boucle, après que le Tribunal de grande instance de Nanterre, saisi par le coureur, s'est déclaré incompétent mardi.

Le sprinter de la formation Quick Step devra patienter jusqu'en fin de semaine pour que son cas soit examiné par la Chambre arbitrale du sport du comité olympique français (CNOSF), ultime recours pour participer au Tour.

«Nous avons introduit la demande d'arbitrage mardi après-midi. Nous attendons que soient fixés le lieu et la date de l'audience mais nous avons reçu l'assurance que le décision concernant la participation de Tom Boonen sera prise en temps utile, donc avant samedi» (date du départ du Tour à Monaco), a précisé à l'AFP Jean-Louis Dupont, l'avocat de l'équipe Quick Step.

Les avocats de l'équipe Quick Step et de Tom Boonen avaient saisi la justice civile française dans l'espoir de faire annuler la décision d'ASO, qui ne veut pas attribuer de dossard au coureur, en raison de son contrôle positif à la cocaïne, effectué hors compétition le 25 avril.

Lors des plaidoiries, l'avocat d'ASO avait estimé que le tribunal de Nanterre saisi en référé (procédure d'urgence) n'était pas compétent dans cette affaire, car Boonen et Quick Step auraient dû se tourner vers la Chambre arbitrale du sport du comité olympique français (CNOSF), comme le stipule l'accord conclu entre l'organisateur et les équipes.

ASO a obtenu gain de cause sur ce point.

L'organisateur du Tour estime que la participation de Boonen constituerait une atteinte à l'image de l'épreuve. L'an passé, Boonen avait déjà été récusé pour le même motif suite à un premier contrôle positif à la cocaïne.

Pas suspendu

Devant le CNOSF, la défense du coureur devrait utiliser les mêmes arguments que lors des plaidoiries de la semaine passée à Nanterre.

Un avocat avait notamment ironisé sur l'attitude d'ASO, qui veut préserver la réputation du Tour, alors que selon lui, d'autres coureurs suspectés de dopage ne subiront pas le même sort. «ASO se comporte comme le physionomiste d'une boîte de nuit ou le vigile d'un casino. C'est du délit de sale gueule», avait-il plaidé.

Quick Step note que, concernant Boonen, on ne peut parler de dopage et que l'Union cycliste internationale (UCI) n'a jamais suspendu le coureur.

L'équipe belge devrait rappeler aussi qu'une intervention de l'ex-secrétaire d'Etat aux Sports Bernard Laporte aurait dicté à l'organisateur du Tour la conduite à tenir dans cette affaire.

Comme en première instance, le clan Boonen devrait faire mention d'un courrier, daté du 22 juin, de l'UCI à l'attention du manageur de l'équipe Quick Step, Patrick Lefevere, dans lequel était mentionné le changement d'attitude d'ASO.

Ainsi, ASO aurait d'abord fait part à l'UCI, dans la journée du 18 juin, de son intention d'autoriser la participation de Boonen à la Grande boucle.

«Toutefois, dans un second temps», et le même jour, «ASO nous a dit que cette participation n'était plus envisageable en raison de la volonté exprimée par le secrétaire d'Etat aux Sports», indiquait ce courier de l'UCI.

Le Tour de France s'élance samedi de Monaco. En cas d'absence de Boonen sacré champion de Belgique dimanche, l'Australien Allan Davis prendrait sa place au sein de l'effectif Quick Step.

La formation belge estime que l'absence de Boonen, adulé en Belgique, la priverait d'importantes retombées publicitaires.