Le cyclisme, qui va prochainement annoncer les noms des premiers coureurs convaincus de dopage à partir de leur passeport biologique, a détaillé mercredi à Paris son dispositif antidopage à 25 jours du départ du Tour de France.

Un accord a été conclu en ce sens entre l'Union cycliste internationale (UCI) et l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD). Il a été présenté par les présidents des deux instances, Pat McQuaid (UCI) et Pierre Bordry (AFLD), en présence de Christian Prudhomme, directeur du Tour.

«Notre collaboration avec l'AFLD a fonctionné sur Paris-Nice. Après cette épreuve, nous avons poursuivi les discussions, en incluant ASO (organisateur du Tour)», a affirmé Pat McQuaid.

«De notre point de vue, le Tour est une épreuve importante et nous ferons tout pour protéger ses intérêts. Cette collaboration souligne notre volonté commune d'un sport propre», a-t-il ajouté, évoquant entre 300 et 400 contrôles antidopage.

«Nous nous réjouissons de cette collaboration. Le protocole d'accord permet des contrôles aux entraînements avant l'épreuve et pendant le Tour lui-même», a estimé Pierre Bordry, dont l'instance était seule en charge des contrôles l'année passée du fait du conflit entre l'UCI et ASO qui a trouvé un règlement en septembre dernier.

«Je trouve aussi que l'UCI a eu une très bonne idée en décidant de conserver les échantillons pour les (re)tester» si nécessaire dans le futur», a ajouté le président de l'AFLD.

L'accord prévoit aussi un ciblage d'une cinquantaine de coureurs.

«Cette sélection a été établie sur des critères sportifs parmi les favoris et sur des critères qu'on jugeait nécessaires comme les informations provenant des passeports biologiques et bien d'autres», a souligné Pat McQuaid.

«Nous donnerons les noms»

Outre les analyses traditionnelles (EPO Cera et stéroïdes notamment), des tests auront également lieu pour détecter l'hormone de croissance.

Pour sa part, l'UCI a annoncé également que les premières sanctions imminentes sur la base des informations provenant des passeports biologiques mis en place depuis début 2008.

«En début de semaine prochaine, les coureurs seront prévenus. Ensuite nous préviendrons leur équipe et leur fédération», a affirmé le président de l'UCI qui a refusé de citer des noms ou le nombre de coureurs concernés.

«Une fois, ces procédures respectées nous donnerons publiquement les noms», a-t-il ajouté.

Ces cas seront traités par l'UCI comme lors d'un cas classique après un contrôle antidopage positif. A ceci près qu'une suspension provisoire ne pourra être prononcée par l'UCI et qu'il reviendra aux équipes d'écarter, ou non, leur coureur dans l'attente d'une (éventuelle mais probable) sanction.

Cette nouvelle arme dans l'arsenal antidopage consiste à démontrer qu'il y a eu recours au dopage à partir des effets constatés sur l'organisme, par rapport à un profil figurant sur un passeport biologique propre à chaque coureur.

En ce qui concerne le Belge Tom Boonen, contrôlé positif à la cocaïne fin avril hors compétition (période durant laquelle l'usage de cocaïne n'est pas interdit par les instances sportives), le directeur du Tour a annoncé une décision prochaine.

«Nous venons d'apprendre que la commission disciplinaire de l'UCI ne pourra pas se réunir avant le départ du Tour, il nous faut digérer cette information et quelques jours pour décider», a déclaré Christian Prudhomme.

Le vainqueur de Paris-Roubaix, qui peut légalement courir, est actuellement engagé dans le Dauphiné.