L'Italien Damiano Cunego et l'Américain Lance Armstrong ont lâché prise dans la montée de l'Alpe di Siusi, terme de la cinquième étape du Giro gagnée mercredi dans les Dolomites par le Russe Denis Menchov devant le nouveau leader, l'Italien Danilo Di Luca.

Si une dizaine de coureurs s'est disputée la victoire à l'altitude de 1844 mètres, le groupe s'est retrouvé allégé de quelques-uns des favoris de la course. Cunego, en premier lieu, qui a perdu près de deux minutes et demie dans les 5,5 derniers kilomètres de la montée finale.

«Je n'ai pas pu tenir le rythme», a reconnu le vainqueur du Giro 2004, aussi mal en point que son coéquipier italien Marzio Bruseghin, le troisième de l'édition 2008.

Comme prévu, Armstrong a dû, lui aussi, laisser partir le groupe mené par le Polonais Sylwester Szmyd pour le compte de l'Italien Ivan Basso, le plus actif dans cette ascension conduite à une cadence élevée mais régulière.

L'Américain, débordé à 6 kilomètres, a gardé avec lui trois équipiers (Navarro, Brajkovic, Rubiera). Sur la ligne, son retard s'est élevé à 2 min 58 sec sur Menchov.

«J'espérais limiter à deux minutes. Bon, c'est trois minutes», a déclaré le septuple vainqueur du Tour de France, visiblement fatigué à l'arrivée de cette deuxième journée en montagne.

Son coéquipier américain Levi Leipheimer, qui a tenu le choc jusqu'au sprint échevelé de Menchov et Di Luca, a toutefois souligné la progression d'Armstrong: «Il va bien, il est bien meilleur qu'il y a deux semaines.»

Menchov en lumière

Dans le final, l'Espagnol Carlos Sastre, un instant décroché, a tenté le tout pour le tout à 600 mètres de la ligne. Mais le vainqueur du Tour de France 2008 a été très vite dépassé par Di Luca et par Menchov qui ont grignoté quelques secondes à leurs compagnons.

Derrière eux, Thomas Lövkvist s'est surpassé pour défendre son maillot rose. Le jeune Suédois (25 ans) s'est même montré plus à l'aise que l'Australien Michael Rogers, lequel a toutefois réalisé une bonne opération en terminant à une vingtaine de secondes.

«C'est un Giro pour les 'stranieri' (étrangers)!», s'est exclamé l'Italien Gilberto Simoni, double vainqueur de l'épreuve (2001 et 2003), en constatant la faible représentation italienne en haut du classement (2 dans les 10 premiers). Lui-même a flanché sur les pentes de l'Alpe di Siusi, tout en limitant la perte à moins de 50 secondes.

Dans ce Giro du Centenaire, le cyclisme italien compte cependant deux atouts majeurs, avec Di Luca et Basso, tous deux idéalement placés. Le verdict des Dolomites a également mis en lumière Menchov (31 ans), le Russe établi au pays Basque espagnol (Saint-Sébastien) qui a apporté à l'équipe Rabobank son premier succès d'étape dans le Giro.

«Je suis mieux que l'année passée», a estimé le double vainqueur de la Vuelta (2005 et 2007) qui s'était classé cinquième du Giro 2008. Et d'annoncer son prochain rendez-vous, le contre-la-montre des Cinqueterre (12e étape), qu'il a pris soin de reconnaître: «L'un des plus durs que j'ai pu voir.»

Jeudi, le Giro se rend en Autriche au cours de la 6e étape longue de 248 kilomètres entre Bressanone et Mayrhofen im Zillertal avec un col (Hochkrimml) situé à 44 kilomètres de l'arrivée.