Lance Armstrong a affirmé jeudi que s'il reprenait l'équipe cycliste Astana, en proie à de sérieuses difficultés financières, des commanditaires seraient intéressés.

Le septuple vainqueur du Tour de France a ajouté qu'il ferait aussi tout ce qu'il peut pour retenir le coureurs espagnol Alberto Contador s'il devient propriétaire de l'équipe.

Astana reçoit la plus grande partie de ses ressources financières de la compagnie d'état kazakhe Samruk-Kazyna, mais l'économie du pays d'Asie centrale est durement frappée par la crise économique globale et l'équipe n'a pas payé ses employés récemment.

«Si on regarde l'économie et la commandite dans le sport... c'est un moment difficile pour tout ça. Nous avons suscité un intérêt élevé», a déclaré Armstrong à l'Associated Press et à Cyclingweekly.co.uk.

L'ancien champion du monde, qui se prépare à prendre le départ du Tour d'Italie pour la première fois de sa carrière, a précisé que le commandite viendrait d'une multinationale basée aux États-Unis.

«On ne va pas en trouver un en une semaine et dire, 'Au fait, on a besoin de 10 millions de dollars, s'il vous plaît venez'. Ils ne vont pas sauter aussi vite», a-t-il dit.

Armstrong court gratuitement pour Astana cette saison après une retraite de trois ans et demi. Sa fondation destinée à la lutte contre le cancer, Livestrong, pourrait jouer un rôle dans le recrutement du nouveau commanditaire pour l'équipe.

«Je m'investis déjà, a-t-il dit. Ne pas prendre de salaire est déjà une sorte d'investissement. Il n'y a pas d'équité, on ne peut pas posséder quoi que ce soit dans le cyclisme. Vous pouvez dire que vous possédez une équipe, mais vous ne possédez rien. Quand le contrat est terminé et que les obligations du commanditaire sont terminées, il ne vous reste rien. Vous vous retrouvez avec des vélos, des voitures, des autobus et des camions.»

L'Union cycliste internationale (UCI) pourrait priver Astana de sa licence ProTour si l'équipe ne règle pas sa situation financière rapidement, peut-être même avant la fin du Giro le 31 mai.

Armstrong a laissé entendre que personne dans l'équipe n'était actuellement payé.

«Je le saurais si je prenais un chèque car je serais livide, a-t-il dit. Je me souviens à l'époque, il y avait des moments où les (salaires) tombaient avec quelques jours de retard et ça me rendait fou.»

Toujours en quête de sa condition optimale après sa fracture de la clavicule dans une chute au mois de mars, Armstrong travaillera pour son équipier Levi Leipheimer pendant le Giro, qui débute par un contre-la-montre par équipes samedi.

La situation financière d'Astana pourrait motiver l'équipe.

«À table, on ne ressent aucune amertume ou nervosité, a déclaré Armstrong. La plupart des gars sont vraiment professionnels et ils vont faire leur boulot quoi qu'il arrive. Je pense qu'ils ont bon espoir qu'on trouve une issue. J'espère qu'ils paieront sinon on trouvera quelqu'un d'autre.»

S'il hérite de l'équipe, Armstrong fera tout ce qu'il peut pour garder Contador, vainqueur de la dernière édition du Giro et du Tour de France 2007.

«Si j'étais le patron de l'équipe ou si je faisais équipe avec Johan (Bruyneel), je voudrais l'avoir dans l'équipe, a dit Armstrong. Je ne le laisserais pas partir. En aucun cas. Evidemment il faudrait que je le paie, soyons honnête, c'est le meilleur cycliste du moment. Si on veut tenir compte des cinq ou 10 années à venir dans le cyclisme, il faudrait faire tout ce qu'on peut pour le garder.»

Armstrong a été testé pour la 26e fois depuis son retour jeudi dans le cadre des contrôles de routine de l'UCI réservés aux 22 équipes engagées sur le Giro.

«Il s'agit plus d'une visite médicale, a-t-il commenté. Ça fait partie du passeport biologique de l'UCI... Seulement du sang, pas de cheveux.»

Armstrong a récemment eu maille à partir avec l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) après avoir pris une douche pendant que son entourage vérifiait les accréditations d'un contrôleur venu le tester hors-compétition. Ce dernier avait prélevé des échantillons capillaires.

«Ils n'ont même pas utilisé les cheveux, a poursuivi Armstrong. Ils ont fait un travail de boucher sur mes cheveux et ne les ont même pas utilisés.»

L'AFLD s'était en effet contentée de faire analyser les échantillons d'urine et de sang, qui étaient revenus négatifs.