Ce n'est pas une victoire. Ni même un podium. Mais Dominique Rollin a laissé une forte impression en prenant le quatrième rang de la deuxième étape du tour Tirreno-Adriatico, jeudi, en Italie.

Libéré de ses obligations d'équipier de Thor Hushovd, victime d'une chute, Rollin a pu tenter sa chance à l'issue de l'étape de 177 kilomètres reliant Volterra à Marina di Carrara. Dans un peloton formant presque un who's who des meilleurs sprinters de la planète, le coureur de Boucherville a raté le podium de peu.

«C'est très encourageant. Je ne m'attendais pas à faire quelque chose comme ça à seulement ma cinquième ou sixième journée de course en Europe», a réagi Rollin lors d'un entretien téléphonique. «Je sens que j'ai les jambes pour être là. C'est rassurant.»

L'Italien Alessandro Petacchi, un des rois des sprints de peloton, s'est imposé devant son compatriote Daniele Bennati, un autre spécialiste. L'Espagnol Koldo Fernandez est revenu sur Rollin pour lui souffler la troisième place. «Il s'en est fallu de peu», a affirmé le cycliste de 26 ans.

Pour Rollin, la clé a été de se placer au troisième rang dans le dernier virage à 300 mètres de la ligne, côte à côte avec Petacchi. «C'est là que j'ai fait mon effort, a-t-il expliqué. Après ça, de faire un deuxième sprint pour la ligne d'arrivée, c'est toujours difficile. J'ai manqué un peu d'énergie.»

En regardant la feuille des résultats, Rollin a pu voir qu'il avait devancé plusieurs sprinters de renom comme Paolini, O'Grady, Cooke, Davis, McEwen.

Comme c'est souvent le cas sur ces routes étroites et sinueuses, la bagarre n'a pas cessé. «Imagine 200 gars qui foncent à 60 km/h pour embarquer sur une piste cyclable», a dit Rollin.

Le Norvégien Hushovd, coéquipier de Rollin chez Cervélo, a été l'une des nombreuses victimes de la journée, chutant dans la dernière ascension à 20 kilomètres de l'arrivée. Rollin a su s'accrocher, malgré les efforts déployés pour chasser une échappée la veille.

Ce n'est pas une victoire, mais les patrons ont apprécié. «Ils ne s'attendaient pas à ce qu'on fasse quelque chose une fois que Thor a chuté, a dit Rollin. Je pense qu'ils me découvrent un peu. Ils ne savaient pas trop à quoi s'attendre de moi. Je viens du circuit américain, qui est un peu dénigré ici en Europe. Je pense que je leur prouve que j'ai ma place.»

La Tirreno-Adriatico, première course majeure de la saison en Italie, se poursuit aujourd'hui sur 166 km entre Fucecchio et Sante Croce sull'Arno, une autre étape destinée aux sprinters.