Le coureur autrichien Bernhard Kohl, meilleur grimpeur du Tour de France et troisième du classement final, qui a reconnu s'être dopé, a écopé lundi de deux ans de suspension infligés par la Commission de discipline de l'agence antidopage autrichienne NADA, a annoncé cette dernière.

Le jeune coureur de 25 ans s'est dit «déçu» de ce verdict et a précisé qu'il attendait d'avoir été informé par écrit pour décider s'il allait interjeter appel de cette suspension. Il peut en effet interjeter appel devant une commission d'arbitrage indépendante en Autriche ainsi que devant le Tribunal arbitral du sport à Lausanne.

La réunion de la Commission de discipline de la NADA, lundi à Vienne, présidée par l'avocat Gernot Schaar, a duré 2h40 et s'est terminée par la décision d'imposer à Bernhard Kohl la sanction maximum prévue dans ces cas.

«J'ai confirmé mes aveux et j'ai été honnête», a souligné le coureur avant la réunion.

La réglementation en vigueur dans les cas de dopage permet en principe à un sportif de réduire sa peine s'il accepte de coopérer avec la Commission de discipline en livrant des noms des fournisseurs et filières de produits dopant.

Lors d'une conférence de presse en octobre à Vienne il avait indiqué avoir été contrôlé positif à l'EPO Cera à deux reprises sur la Grande Boucle à l'occasion de tests opérés plus de deux mois après la fin de l'épreuve. Il avait ajouté avoir eu recours au dopage pour pouvoir participer au Tour après sa lourde chute dans le Critérium du Dauphiné Libéré (France).

«J'ai cédé à la tentation. La pression était incroyablement forte. Je ne suis qu'un être humain et dans cette situation exceptionnelle, j'ai fait preuve de faiblesse», avait-il alors confessé.

Le coureur, qui portait les couleurs de l'équipe allemande Gerolsteiner, s'était également excusé auprès de son ancien patron Hans-Michael Holczer et avait assuré avoir agi individuellement au sein de la formation.

Bernhard Kohl avait créé la sensation lors du dernier Tour de France en terminant en troisième position et avec le maillot de meilleur grimpeur sur les épaules.

Il est le quatrième coureur déclaré positif lors de tests rétroactifs auxquels a fait procéder l'Agence française contre le dopage, après les Italiens Riccardo Ricco et Leonardo Piepoli ainsi que son coéquipier allemand, Stefan Schumacher.