Le président de l'Union cycliste internationale (UCI), l'Irlandais Pat McQuaid, a déclaré «ne pas comprendre» la position de l'Agence française (AFLD) qui a d'ores et déjà refusé d'avoir un rôle limité aux prélèvements et aux analyses sur le prochain Tour de France.

«Nous avons toujours travaillé ensemble, efficacement, et je ne comprends pas ces récentes déclarations, ni la motivation qui les sous-tend», a exposé le président de l'UCI dans une longue mise au point.

Pierre Bordry, président de l'AFLD (Agence française de lutte contre le dopage), a annoncé la semaine dernière son refus «de repartir comme en 2007 avec l'UCI en charge de la stratégie des contrôles et l'AFLD en simple sous-traitant pour faire les prélèvements et les analyses».

«Si les déclarations de l'AFLD signifient que l'agence ne souhaite plus travailler avec l'UCI, c'est un fait regrettable, mais cela n'entravera en rien le contrôle antidopage sur le Tour de France, car l'UCI est l'organisation responsable de la mise en oeuvre des contrôles antidopage pour toutes les courses de son calendrier international», a indiqué Pat McQuaid.

«À ce jour, nous avons réalisé plus de 4000 tests sanguins et 1.000 tests urinaires hors compétition», a rappelé le président de l'UCI. «Tous les tests urinaires ont subi une recherche d'EPO et, plus récemment, de CERA. Comme l'AFLD le sait, ces contrôles sont réalisés sur une base générale, mais également ciblée. En effet, nous avons passé beaucoup de temps à cibler les coureurs, notamment après le lancement du passeport biologique».

«Coïncidence fortuite

«Lorsque nous disposons d'informations indiquant qu'un coureur pourrait être dopé (résultats sanguins étranges, résultats urinaires suspects, performances inhabituelles, contrôles manqués ou autres signes), nous ciblons ce coureur. (...) Ce ciblage a notamment conduit au contrôle positif à la CERA d'Emanuele Sella, plus tôt cette année. Les contrôles ciblés ont également écarté Kessler, Vinokourov, Kashechkin et Mayo l'année dernière», a poursuivi Pat McQuaid.

«Le fait que, cette année, le test CERA était prêt pour le Tour de France était une coïncidence fortuite pour l'AFLD et, par conséquent, pour le sport. Il est injustifié et, par conséquent, injuste que l'AFLD crie victoire pour le lancement d'un test qui n'a été disponible que peu de temps avant la course. Il est certain que l'UCI aurait fait un usage identique de cette nouvelle méthode de détection», a affirmé le président de la fédération internationale.

Pat McQuaid a précisé qu'il allait «inviter le responsable de l'AFLD au siège de l'UCI pour que nous puissions évoquer l'avenir et, plus important encore, envisager notre collaboration pour lutter contre le dopage».