À 37 ans et après trois saisons écourtées par des blessures, Kobe Bryant veut relancer « ses » Lakers de Los Angeles, bien mal en point, lors de la saison 2015-2016 qui pourrait être sa dernière en NBA.

Avant même le coup d'envoi de la saison des Lakers mercredi contre Minnesota, Bryant passe régulièrement à la question : dispute-t-il sa dernière saison? Peut-il tenir physiquement toute une saison? Est-il capable, pour le bien des Lakers, de réduire son temps de jeu et de freiner sa propension à tirer à tout va?

Certaines interrogations frisent le crime de lèse-majesté avec l'un des joueurs les plus emblématiques de l'histoire de la NBA qui a remporté cinq titres de champion et collectionne les records.

Dans son classement annuel des joueurs NBA, la chaîne ESPN a ainsi placé l'arrière des Lakers au 93e rang, de loin son plus mauvais. « Il est devenu une parodie du joueur qu'il a été », résument les journalistes d'ESPN.

Alors qu'il les avait traités d'idiots un an auparavant pour l'avoir classé à la 40place, Bryant est resté cette fois impassible : « Ne me faites pas perdre du temps avec des choses aussi stupides », a-t-il asséné.

C'est peu dire que Bryant suscite le scepticisme, voire l'hostilité.

Salaire de 25 millions de dollars 

Ses détracteurs relèvent, pêle-mêle, son ego surdimensionné qui a étouffé nombre de ses coéquipiers comme Dwight Howard, parti en 2013 à Houston après une seule saison en Californie, son salaire astronomique (25 millions de dollars en 2015-16) - le plus élevé de NBA) - et ses blessures à répétition (rupture d'un tendon d'Achille en 2012-13, fracture du plateau tibial du genou gauche en 2013-14 et déchirure de la coiffe des rotateurs de l'épaule droite en 2014-15).

Le troisième meilleur marqueur de l'histoire (32 482 points) ne semble pas affecté et se veut même optimiste après une intersaison où ses dirigeants ont recruté Roy Hibbert, arrivé d'Indiana, et fait revenir Metta World Peace, pour épauler les prometteurs Julius Randle et D'Angelo Russell.

« C'est très excitant, je ne sais pas honnêtement ce que cette équipe peut faire cette saison, mais je suis impatient de jouer. Cela faisait longtemps que je n'avais pas été aussi impatient », souligne « KB » qui n'a disputé que 119 matchs sur 246 lors des trois dernières saisons.

Bryant est très attendu, car les Lakers sont au fond du gouffre : ils n'ont pas participé aux séries éliminatoires lors des deux dernières saisons et sont désormais la risée de Los Angeles, un statut habituellement réservé aux Clippers qui peuvent, eux, viser le titre NBA.

« Peut-être, peut-être pas »

Mais la question qui agite la NBA concerne l'avenir de Bryant : « C'est peut-être ma dernière saison. Ou peut-être pas, je ne sais pas », a déclaré le joueur.

Phil Jackson, le président des Knicks de New York et ancien entraîneur des Lakers, pense que Bryant dispute sa dernière saison avec les Lakers, mais pas en NBA.

« Je ne perds pas mon temps et mon énergie à réfléchir à cette question. Il y a tant de choses auxquelles nous devons réfléchir », insiste Bryant.

Le meilleur joueur de la saison 2007-2008 semble avoir pris sous son aile les grands espoirs Russell et Randle, dont il loue l'état d'esprit et le talent.

Dans son rôle de mentor, il est épaulé par l'inusable et imprévisible Metta World Peace, revenu aux Lakers après une saison ratée avec les Knicks et des expériences sans lendemain en Chine et en Italie.

« Je suis prêt, je veux aider Kobe à gagner, il veut gagner, on veut remporter le 17e titre et égaler les Celtics », affirme « MWP », coéquipier de Bryant lors du sacre des Lakers en 2010, le 16e de l'histoire de la franchise californienne.

Depuis, à l'image de leur vedette, les Lakers ont vu leur étoile singulièrement pâlir.