Les Raptors de Toronto ne se sont pas qualifiés pour les séries de la NBA depuis 2008 et ils n'ont remporté que 3 matchs éliminatoires en 12 saisons, mais le garde étoile DeMar DeRozan et l'entraîneur-chef Dwight Casey ont changé la mentalité de l'équipe, cette année.

Débarrassés du fragile Andrea Bargnani l'été dernier, puis de l'égoïste Rudy Gay cette saison, les Raptors sont assurément devenus l'équipe de DeRozan, lequel a répondu avec brio. Champions de leur division, classés troisièmes dans l'association de l'Est, les Torontois tentent de remporter la deuxième série éliminatoire de leur histoire, la première depuis 2001.

Mardi, DeRozan a marqué 17 de ses 30 points au quatrième quart pour aider les Torontois à vaincre les coriaces Nets de Brooklyn et à égaler leur série 1-1. «C'est un privilège pour moi d'avoir la confiance des 14 autres joueurs de l'équipe, de tous les entraîneurs aussi, pour être celui qui va avoir le ballon en fin de match quand la victoire est en jeu», a raconté le joueur de 24 ans en conférence de presse.

«C'est le rêve de tous les joueurs d'être dans une telle situation et de réussir les gros paniers. Mais j'ai aussi le plus grand respect pour tous mes coéquipiers, qui travaillent aussi fort que moi pour me placer dans cette situation.»

Neuvième choix du repêchage de 2009, DeRozan est arrivé à Toronto la même année qu'Amir Johnson, autre joueur clé des succès actuels avec le centre lituanien Jonas Valanciunas et le garde Kyle Lowry.

«C'est d'autant plus satisfaisant que nous avons connu, Amir et moi, des saisons difficiles au cours desquelles nous avons pu former notre caractère, a rappelé DeRozan. Quand nous sommes arrivés, les autres équipes considéraient Toronto comme une destination "facile". Ce n'est plus le cas. Il faut maintenant se battre pour espérer nous arracher une victoire ici.»

C'est justement ce que les Nets ont fait, samedi dernier, pour reprendre l'avantage du terrain aux Raptors avec une victoire de 94-87 à Toronto. «Brooklyn a une équipe de vétérans habitués à la pression des séries», a souligné l'entraîneur Dwight Casey. Dans le premier match, ils ont profité de notre nervosité.

«Je savais toutefois que nos joueurs allaient rebondir. En fin de match, plutôt que de laisser la pression prendre le dessus, nous avons retrouvé la hargne qui nous a permis de si bons résultats en saison régulière.

«Et que dire de DeMar? On assiste présentement à la naissance d'une grande vedette de la NBA, a estimé Casey. Nous savons déjà, ici à Toronto, qu'il est un joueur exceptionnel, mais le public américain le découvre cette année en séries.»

L'entraîneur des Raptors espère quand même que ses joueurs pourront améliorer leur jeu. «Nous ne pouvons attendre le quatrième quart pour nous mettre en marche, surtout en séries. Nous avons encore commis 21 revirements dans le deuxième match, ce qui est beaucoup trop. Il faudra imposer notre jeu, notre vitesse et surtout mieux exécuter notre plan de match.»

Les Raptors sont attendus de pied ferme à Brooklyn après les propos de leur directeur général, Masai Ujiri, au début de la série. «Je ne sais pas si on peut se permettre de dire: "F... Brooklyn" et venir ensuite à Brooklyn, a averti le centre des Nets, Kevin Garnett. On va le voir bientôt...»

Casey ne s'inquiète pas. «Les Nets sont expérimentés, et certains de leurs joueurs sont habiles dans l'art du trash talking... Ce n'est pas notre style. Nos joueurs s'expriment sur le terrain, et c'est bien ainsi. Au prochain match, à Brooklyn, leurs vétérans devront arrêter de parler et jouer sérieusement s'ils espèrent nous battre.»