San Antonio s'est trouvé à cinq secondes d'un titre de champion de la NBA, mais Ray Allen a fait vivre un terrible crève-coeur aux Spurs, qui se sont inclinés en prolongation mardi à Miami (103-100) au terme d'un match exceptionnel.

Les Spurs, qui menaient 3 victoires à 2 avant cette rencontre, devront maintenant trouver les ressources mentales pour se remettre de cette immense déception et rebondir jeudi dans le septième match, décisif.

«Ce match est de loin le plus grand auquel j'ai pris part. Les émotions, les hauts et les bas, le bon et le pas bon», a affirmé LeBron James, qui a signé son deuxième triple double de la finale (32 points, 10 rebonds, 11 passes).

«Ray (Allen) a de l'eau glacée dans les veines, a-t-il poursuivi. Il peut avoir raté 99 tirs, il va rentrer le centième en fin de match. Il a une telle confiance en lui...»

«C'est notre solidité mentale qui nous a fait gagner, le match nous avait glissé des mains mais on en sort victorieux», ajouté James, en échec pendant trois quart-temps (14 pts à 3 sur 12 aux tirs) avant de finir en trombe.

Le public s'en allait...

Miami est mené de cinq points à 28 secondes de la fin du temps réglementaire (94-89), le public quitte silencieusement la salle, les stadiers commencent à entourer le parquet pour préparer la célébration mais Tony Parker demande au banc des Spurs, surexcité à l'idée de ce titre quasiment acquis, de se calmer. LeBron James rentre alors un panier à trois points, Kawhi Leonard manque ensuite un lancer franc capital (95-92) et, cinq secondes avant que l'horloge sonne, Allen dégaine un tir à trois points, en coin, après avoir reculé de quelques pas. La salle explose. San Antonio a laissé passer sa chance.

«C'est un tir dont je vais me souvenir longtemps, a expliqué Allen, arrivé à Miami cette saison en provenance de Boston. Je le place très haut dans mon classement. J'étais heureux de le réussir mais en même temps je m'y attendais».

Dans les trois dernières minutes de la prolongation, Miami a fini sur 6 points d'affilée, dont 4 d'Allen, gonflé de confiance, pendant que San Antonio ratait ses cinq tirs, dont deux contrés par Chris Bosh, et que Ginobili perdait deux fois la balle. Sur la dernière pénétration de l'Argentin, à deux secondes de la fin, c'est Allen, impeccable en défense, qui lui a fait perdre la balle.

Les Spurs, guère coutumiers de ce type de relâchement, peuvent se mordre les doigts d'avoir perdu un match qu'ils ont essentiellement dominé, infligeant un 11-0 au Heat dans le deuxième quart-temps et un autre dans le troisième.

«Dur à encaisser»

Ils ont même mené de dix points à l'entame du dernier quart-temps (75-65) mais c'est à ce moment que Tim Duncan s'est éteint complètement (30 points et 14 rebonds avant le dernier quart temps, 0 point et 3 rebonds par la suite).

Ginobili est passé au travers, avec seulement 9 points et surtout 8 pertes de balle, et le meneur Tony Parker (19 points et 8 passes) n'a pas réussi à lui seul à maintenir le navire à flot, même s'il s'y est employé.

Le Français a ainsi semblé tuer le match avec un panier à trois points devant LeBron James, une interception et un tir sous le panier en l'espace de 30 secondes pour faire repasser San Antonio devant (91-89) à une minute de la fin du match, avant qu'un 3 sur 4 de Ginobili aux lancers francs ne porte l'écart à ce maintenant fameux +5 à 28 secondes de la fin.

La suite fera désormais partie de l'histoire des finales de la NBA si jamais Miami parvient à conserver jeudi son titre de champion.

«C'est une défaite dure à encaisser, a souligné Parker. On avait une belle occasion de finir, mais c'est le basket. Il va falloir montrer de quoi nous sommes faits. Nous avons encore une chance de gagner ce titre de champion».