Le sort de San Antonio, qui convoite face à Miami son cinquième titre de champion NBA et cherche à éviter la première défaite de son histoire en finale, semble lié à la capacité de l'arrière Argentin Manu Ginobili à sortir de sa mauvaise passe.

Alors que les Spurs et le Heat sont à égalité (2-2) dans la série au meilleur des sept matchs, le match N.5 dimanche au Texas s'annonce crucial, surtout pour San Antonio, qui, en cas de défaite, se retrouvera au bord de l'élimination avant le sixième match mardi en Floride.

Pour l'instant, les Spurs ont dû faire sans Ginobili, qui est aux abonnés absents depuis quatre rencontres.

Le fantasque arrière, qui commence à faire son âge (35 ans), affiche 7,5 points (à 37,5 % de réussite aux tirs) et 3 passes décisives de moyenne dans cette finale, loin de ses statistiques en carrière (15 points à 45 % de réussite).

Trahi par son tir longue distance (18 % de réussite en ratant notamment ses neuf dernières tentatives), +Gino+ ne parvient plus à déchirer la défense de Miami pour aller au panier ni à alimenter ses coéquipiers de ses passes aux trajectoires géniales qui ont fait sa renommée.

Avec 5 points, 2 rebonds et 2 passes jeudi dans le quatrième match, perdu mardi par San Antonio (109-93), l'Argentin a fait peine à voir.

Si le «Big Three» de Miami continue sur sa lancée du match N.4 (85 points pour LeBron James, Dwyane Wade et Chris Bosh), San Antonio ne peut pas se permettre d'avoir son propre trio majeur (Tim Duncan, Tony Parker et Ginobili) amputé d'un élément, même si les joueurs d'appoint que sont Kwahi Leonard, l'ailier Gary Neal et l'arrière Danny Green se sont révélés fort utiles.

«Je suis surpris, j'aimerais marquer plus que ça, mais les tirs ne rentrent pas, souligne Ginobili. Il faut que je fasse autre chose, que je crée des situations pour mes coéquipiers. Il ne faut pas que je force la chose. On n'a pas besoin que je marque 20 points pour gagner, ce n'est pas notre identité.»

Parker: «J'ai confiance en lui»

Tim Duncan dresse un tout autre constat: le quadruple champion NBA demande à l'Argentin de se montrer «plus égoïste» et «plus agressif». «Il faut qu'il essaie de penser plus à lui», explique Duncan, qui veut voir Ginobili redevenir le joueur qu'Erik Spoelstra estime «dangereux» car «imprévisible». «Manu a cette capacité à pouvoir faire des choses qui ne sont pas scénarisées. Cela reste dur d'avoir un plan de jeu contre lui», estime l'entraîneur de Miami.

Les Spurs savent pertinemment qu'il leur faut sauver le soldat Ginobili s'ils veulent avoir une chance de se passer une autre bague au doigt.

Si l'Argentin ne leur avait pas sauvé la mise à domicile lors du premier match du 2e tour des séries face à Golden State, avec un panier à trois points à une seconde de la fin de la deuxième prolongation (129-127), les Spurs seraient peut-être d'ailleurs déjà en vacances.

«Manu sait parfaitement qu'il doit mieux jouer si nous voulons connaître le succès, assure l'entraîneur des Spurs Gregg Popovich. Je ne sais pas quel est le problème, sinon nous l'aurions déjà réglé. Il est en difficulté dans ces séries, il n'a pas trouvé son rythme ni son jeu. Il est évident qu'il n'est pas aussi en confiance que d'habitude.»

«Il faut qu'on aide Manu car on a besoin de lui, tranche Tony Parker. En tant que meneur, je vais voir ce que je peux faire pour le relancer. J'ai confiance en lui, je suis sûr qu'il va sortir de ce marasme, ça fait longtemps que je joue avec lui, je sais qu'il va faire un gros match bientôt.»

Il y a urgence pour Ginobili car, comme le dit le Français, «les choses se corsent» dès dimanche: «le premier qui gagne deux matches sera champion».