Si Brooklyn était une ville, elle serait la quatrième des plus populeuses des États-Unis. La contribution du deuxième arrondissement en importance de New York à la musique, à la littérature et au cinéma est indéniable et les 2,5 millions de personnes qui y habitent en sont très fières. Jusqu'à tout récemment, cette fierté ne pouvait toutefois pas être exprimée lors d'un match d'une équipe professionnelle puisque la dernière formation du genre - les Dodgers de la Ligue nationale de baseball - a quitté pour Los Angeles en 1957. L'ouverture du Barclays Center, il y a quelques mois, a permis aux Nets de la NBA de déménager du New Jersey à Brooklyn et de venir combler ce manque. Les Islanders les rejoindront en 2015 lorsqu'ils quitteront Long Island pour s'installer également dans cet amphithéâtre qui offre une toute nouvelle expérience.

Brooklyn est le lieu de tout ce qui est cool: artistes émergents, boutiques tendance et restos audacieux. Le Barclays Center ne pouvait donc être qu'un simple aréna, il devait refléter cette identité et cette culture.

Cela se perçoit dès qu'on s'avance dans l'entrée principale. Après avoir passé sous l'écran géant difforme de la façade extérieure, et à côté du Starbucks qui offre une vue plongeante sur le parquet d'entraînement des Nets, une gigantesque ouverture permet de voir tout le terrain, le tableau indicateur, ainsi qu'une bonne partie des gradins aussitôt dans l'enceinte. «Nous voulons que les gens se sentent comme dans leur salon et lorsqu'ils arrivent, nous leur disons "bienvenue chez vous"», mentionne Fred Mangione, responsable en chef du marketing du Barclays Center et des Nets.

Ce sentiment se poursuit une fois à notre siège. On a l'impression de ne jamais avoir été aussi près de l'action. «Notre priorité était d'offrir le plus de proximité à nos visiteurs, peu importe leur budget. Le Centre a été conçu de façon à ce qu'il n'y ait pas de mauvaise place», explique M. Mangione.

Pour un match de basketball, près de 18 000 sièges sont offerts, mais le nombre chutera à 14 500 lorsque les Islanders seront l'attraction principale. Le Barclays Center deviendra le plus petit amphithéâtre de la LNH. «Nous ne voulons pas compromettre l'expérience en augmentant le nombre de places. D'ailleurs celle du hockey sera unique. Les amateurs vont avoir l'impression d'être collés à la baie vitrée!», prévoit le responsable du marketing.

Moderne et intime

L'ancienne vedette des Islanders Mike Bossy partage cette opinion. «C'est très moderne, mais aussi intime et renfermé à cause de la couleur des sièges. Il va y avoir une reconfiguration à faire pour le hockey, mais je suis certain qu'ils vont faire de leur mieux. Ce ne sera pas comme le Centre Bell, mais ça pourrait être vraiment spécial.»

Aujourd'hui à la recherche de commanditaires pour son ancienne équipe, M. Bossy voit d'un bon oeil le déménagement. «Je n'ai que de bons souvenirs au Colisée [Nassau Coliseum]. C'est comme partir d'une maison où on a vécu pendant longtemps, mais je vois ça comme un nouveau départ. Brooklyn va nous ouvrir de nouvelles portes et de belles occasions pour le club.»

Parmi les autres particularités du Barclays Center, notons l'offre alimentaire très diversifiée. Les traditionnels hot-dogs et nachos sont là, mais on y trouve également des sushis, du BBQ et des plats sans gluten. «Avec Brooklyn Taste, nous proposons le meilleur de notre arrondissement. Que ce soit la pizza, le poulet frit, les tacos ou le gâteau au fromage, nous en avons pour tous les goûts», souligne M. Magione.

Le rappeur Jay-Z, qui est copropriétaire des Nets et natif de Brooklyn, contribue également à l'expérience offerte au Barclays Center. En plus d'avoir choisi les nouvelles couleurs des Nets - noir et blanc -, sa musique et celle de ses collaborateurs forment la trame sonore des matchs et son bar, le 40/40 Club, se trouve à l'étage des loges.

Paul, un détenteur d'abonnements de saison rencontré à cet endroit, estime qu'aucun autre amphithéâtre ne propose une expérience aussi complète. «Le [Madison Square] Garden ou la NFL n'ont pas une aussi bonne ambiance. Ici, c'est chaleureux. On se sent entre amis. J'habite le secteur et depuis l'arrivée des Nets, il y a beaucoup plus de vie. Il y a les spectacles aussi, et avec les Islanders, ça va être encore plus vivant.»