Difficile d'imaginer une finale plus explosive que celle qui opposera le Heat de Miami au Thunder d'Oklahoma City à compter de ce soir. Les deux meilleurs joueurs de la NBA, LeBron James et Kevin Durant, tenteront chacun de leur côté d'ajouter un premier titre collectif à leur liste - déjà longue - d'exploits personnels.

James en est à sa troisième présence en finale et n'a jamais réussi à y briller. L'an dernier, même si le Heat était pourtant favori contre les Mavericks de Dallas, il n'a été que l'ombre de lui-même lors des fins de match, laissant Dirk Nowitzki se sauver avec le titre et le trophée du joueur le plus utile.

Mais un nouveau LeBron James semble s'être levé la semaine dernière lors de la finale de l'Association de l'Est contre les Celtics de Boston. Mené 2-3 et obligé d'aller jouer le sixième match à Boston, le Heat a vu James disputer le meilleur match de sa carrière en séries éliminatoires. Avec 45 points, 15 rebonds et une présence énorme en défense, l'attaquant de 6'8 a assommé les Celtics. Et malgré un sursaut d'orgueil du vieux «Big Three» dans le septième match, il a suffi que James se lève de nouveau au quatrième quart pour propulser Miami en finale.

Ce James-là, qui n'a peur de personne et qui ne laisse à aucun de ses coéquipiers le soin de mener les choses - comme il le faisait encore plus tôt cette saison -, peut battre à lui seul toutes les équipes de la NBA, même le Thunder.

Dwyane Wade aura un mot à dire, certes, et Chris Bosh a eu le temps de montrer contre les Celtics qu'il pouvait jouer un rôle important en finale, mais c'est sur les grosses épaules de Lebron que reposeront tous les espoirs du Heat.

Sera-t-il au rendez-vous?

La fougue du Thunder

La meilleure formation du Thunder a un âge moyen inférieur à 24 ans, et l'équipe joue avec une fougue et parfois même une insouciance toute juvénile. Kevin Durant a seulement 23 ans, et si James n'en a que 27, la pression qu'il subit le fait paraître au moins 10 ans plus vieux.

Cette jeunesse de l'équipe est certes le meilleur atout d'Oklahoma City. L'équipe n'a pas grand-chose à perdre dans cette finale et tout à gagner. Au contraire de James, Durant ne porte pas le poids de l'équipe sur ses épaules. Les gardes James Harden - meilleur sixième joueur de la NBA cette saison - et surtout Russell Westbrook peuvent eux aussi remplir les paniers, et ils ne s'en priveront certainement pas.

En fait, plusieurs experts estiment que c'est justement Westbrook qui détient la clé du succès pour le Thunder. Tout le monde s'attend à ce qu'il ne fasse qu'une bouchée de son vis-à-vis Mario Chalmers, et c'est un peu la grosseur de la «bouchée» qui dira si Oklahoma City a l'avantage ou non.

En défense, le trio de costauds constitué de Kendrick Perkins, de Serge Ibaka et du réserviste Nick Collison a fort bien fait en finale de l'Association de l'Ouest contre les Spurs de San Antonio.

Formé à Boston dans l'esprit «guerrier» des Celtics, Perkins a déjà eu des démêlés avec James, qu'il avait accusé d'être irrespectueux envers ses rivaux avec ses «dunks» trop appuyés. Ces deux-là vont maintenant se retrouver en finale.

De quoi réchauffer encore un peu cette finale déjà au bord de l'ébullition...

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