L'Allemand Dirk Nowitzki, devenu le «kaiser» des Mavericks de Dallas, n'a plus besoin que d'une petite chose pour être considéré comme le meilleur Européen de l'histoire de la NBA: une bague.

Nowitzki, 32 ans, qui évolue depuis douze ans à Dallas, mènera les Mavericks à la conquête de leur premier titre de champion à partir de mardi contre Miami. Le décuple joueur étoile, seul Européen à avoir été désigné meilleur joueur (MVP) d'une saison régulière (2007), sera animé d'un sentiment de revanche.

13 juin 2006. Dallas mène 2 victoires à 0 contre Miami en finale NBA et dispose de 13 points d'avance à six minutes de la fin du match N.3. Une semaine plus tard, les Mavs sont à terre, défaits, humiliés 4 à 2 par le Heat.

Nowitzki est un des deux survivants de cette déroute mémorable, avec Jason Terry. Pour eux, pas question de revivre un tel cauchemar.

«Dirk est en mission commando», prévient le pivot Tyson Chandler à propos du meilleur joueur de ces séries (28,4 points de moyenne à 52% de réussite, 32 pts de moyenne contre Oklahoma City en finale de la Conférence Ouest).

Après la qualification pour la finale et la remise du trophée de champion de l'Ouest, Nowitzki a demandé à l'équipe de ne pas célébrer sur le parquet et de rentrer aux vestiaires. «Nous avons déjà gagné ce trophée (en 2006) et il ne vaut rien si tu perds à la fin...», a-t-il expliqué.

2006 a été dur à avaler et les Mavericks ont plus souvent déçu qu'à leur tour, passant un tour des séries en quatre saisons avant leur percée soudaine cette année. Dallas a notamment humilié les Lakers, double champions en titre, en quatre matches secs au 2e tour, et perdu 3 matches sur 15 en trois tours.

L'heure est donc venue pour Nowitzki de venger cet échec, le point le plus bas de sa carrière sportive, où il n'avait pas su être la star sur laquelle les Mavs auraient pu se reposer (23 pts de moyenne à 39% de réussite en finale).

Le mieux payé

L'arrivée de Tyson Chandler dans la raquette de Dallas est une des clés de l'épanouissement de Nowitzki, ce «seven footer» (joueurs de 2,13 m ou plus) pas comme les autres, longiligne mais délié, immense mais adroit, qui sera le joueur le mieux payé sur le parquet (17 millions de dollars cette saison, soit plus que LeBron James et Dwyane Wade).

Présence défensive intimidante dans la raquette, Chandler peut libérer l'Allemand du marquage du «big man» adverse et lui permettre d'utiliser son fameux shoot mi-distance, parfois déclenché sur un seul appui en se penchant vers l'arrière, ou son jeu dos au panier face à des adversaires plus petits. Miami le sait et s'apprête à varier les options en défense sur lui: Joël Anthony, Chris Bosh ou Udonis Haslem, qui s'en était bien sorti en 2006.

«Je ne crois que ce qui a marché il y a cinq ans marchera encore cette année», remarque toutefois Haslem, qui a aussi noté la métamorphose de «Big D».

Car le Nowitzki au mental fragile qu'il suffisait de bousculer un peu en défense pour le dérégler a bel et bien disparu.

Entouré d'autres trentenaires qui n'ont jamais porté une bague de champion de la NBA, comme Jason Kidd (2 défaites en finale avec New Jersey), l'Allemand est devenu un leader. En actes toujours plus qu'en paroles, mais un leader.