Seize ans après leur dernier titre mondial, les États-Unis ont retrouvé le toit du monde en battant la Turquie (81-64) en finale du Championnat du monde de basket dimanche à Istanbul.

C'est pour le Team USA la fin d'une longue attente qui coïncide avec la fin d'un rêve pour la Turquie. L'équipe de Tanjevic ne deviendra pas championne du monde mais a connu une belle mort devant son public qui l'avait définitivement adoubée la veille lors de son thriller épique face à la Serbie.

Les États-Unis ont simplement été trop forts, à l'image d'un Kevin Durant une nouvelle fois magistral (28 points). L'ambiance était pourtant belle encore, avec le gratin au premier rang et des supporters déchaînés derrière.

Chauffée à blanc, la salle a failli déborder dans les premières minutes lorsque les Turcs ont pris trois points d'avance (17-14) et que les Américains se sont fait sévèrement bousculer entre frictions avec les armoires à glace locales et palabres avec les arbitres. C'était chaud tout de suite!

Jeune mais solide

Avoir réussi à faire fi de ce contexte exubérant, alors que le sélectionneur serbe Dusan Ivkovic accusait en coulisses les arbitres de favoriser la Turquie, n'est pas rien pour cette équipe américaine, jeune mais solide dans la tempête.

Grâce aux paniers lointains de Durant et aux pénétrations de Westbrook, les États-Unis se sont ensuite rapidement détachés pour tuer le match dès la 24e minute après deux nouveaux paniers primés de Durant (50-32).

Déjà auteur de 38 points la veille, la star d'Oklahoma a encore été injouable, alors que la Turquie, privée de jus et d'Ilyasova, allait petit à petit se rendre à l'évidence que son premier grand titre serait pour plus tard.

Avec Durant et peut-être le retour d'autres héros de bande dessinée, les USA s'annoncent déjà comme les grands favoris des JO de Londres pour lesquels ils ont été les premiers à se qualifier en succédant à l'Espagne dimanche.

Ce sacre, qui vient deux ans après la victoire aux Jeux de Pékin, confirme leur grand retour sur la scène mondiale. Aimanté par la NBA, le basket américain a longtemps négligé les compétitions internationales - ce n'est «que» son 4e titre mondial - mais semble aujourd'hui désireux de rattraper le temps perdu après plusieurs crashs spectaculaires.

Passion

«Le Mondial a longtemps été moins important aux États-Unis que dans les autres pays et cela explique pourquoi on ne l'avait plus gagné depuis 1994. Aujourd'hui nous sentons la passion autour de cet événement», a expliqué Chauncey Billups, capitaine de ce que certains ont qualifié d'équipe C puisque privée de ses douze champions olympiques de Pékin.

Elle a répondu avec manière et style en imposant ses immenses qualités athlétiques sur le terrain et un comportement irréprochable en dehors.

«On prend au sérieux chaque match, on respecte tous nos adversaires», n'a cessé de répéter le très sobre Kevin Durant, symbole de cette nouvelle génération, tout en retenue, loin des gesticulations arrogantes du passé.

S'asseyant sur leur temps de jeu, ces joueurs pourtant starifiés dans leurs clubs ont conquis le monde dans un élan de fraîcheur. De revanche aussi sans doute pour damer le pion à tous ceux qui ne croyaient pas en eux.

Ils sont restés invaincus. Ils terminent N.1 au total de points, de rebonds et de passes, le tout avec la meilleure défense. Ils sont remontés sur le toit du monde sans fanfaronner. Leur succès est mérité et sans discussion.