Lui-même a parfois du mal à y croire mais à 26 ans, Tony Parker attaque déjà mercredi sa huitième saison en NBA avec San Antonio, qu'il compte mener à un nouveau titre malgré le pessimisme ambiant.

Lorsqu'on évoque le meneur de jeu français, ce sont souvent les mêmes qualificatifs qui reviennent: vitesse, fougue, courage d'aller défier les grands. On peut aujourd'hui y ajouter une autre étiquette qui pourrait l'amener encore plus loin: l'expérience. Car, malgré son jeune âge, Parker fait déjà presque figure de vétéran dans la Grande Ligue.

Que de chemin parcouru en effet depuis son arrivée en 2001 dans la franchise texane. Après sept saisons, Parker a déjà connu davantage que la plupart des joueurs dans toute leur carrière.

Le grand bonheur avec ses trois bagues NBA en 2003, 2005 et 2007, deux sélections au Match des Étoiles et un titre de meilleur joueur de la finale 2007.

Quelques moments de doute aussi avec les échecs des années paires, en 2002, 2004, 2006 et 2008, ou cette blessure à la cheville qui lui a empoisonné l'hiver dernier.

Bonnes ou mauvaises, ces expériences ont donné à la trajectoire météorique du N.9 des Spurs une sérieuse épaisseur. Car Tony Parker, c'est déjà 657 matches en NBA, dont 117 en séries, tous commencés dans le cinq de départ excepté six matches, dont les cinq premiers en 2001.

Des chiffres qui posent un basketteur d'autant que les statistiques suivent (16 points et 5,5 passes en saison régulière, 18,4 pts et 4,8 passes en séries). Et que l'envie est toujours là.

«Les gens me posent toujours la question mais j'ai du mal à les comprendre. Moi je suis toujours aussi motivé, je veux continuer à gagner et à progresser. Si ce n'était plus le cas, j'arrêterais», répond-il à l'aube d'une saison où, pour la première fois depuis son arrivée, San Antonio n'est pas cité parmi les principaux favoris.

Leader

Trop vieux, insuffisamment renforcés à l'intersaison, les Spurs, qui commencent la saison sans Manu Ginobili blessé à une cheville, auraient du plomb dans l'aile. Parker, évidemment, n'est pas d'accord.

«A mon avis, on sera encore là pendant des années», tranche le meneur français qui assure se fixer un quatrième titre NBA comme objectif collectif et, à titre personnel, un retour au Match des Étoiles.

Cela passe par une nouvelle phase de progression dans son jeu. Après avoir stabilisé son tir extérieur, Parker vise cette saison à améliorer son pourcentage aux lancers francs, et surtout à affirmer son leadership.

«Je veux conforter mon rôle de leader et user plus de la voix. Ma plus grande mission cette année sera de faire en sorte que tout le monde soit impliqué», explique-t-il dans les colonnes du San Antonio Express.

Son entraîneur, Gregg Popovich, en a déjà constaté les prémices: «Tony est devenu exigeant avec ses coéquipiers et n'hésite pas à les bousculer. Il sait qu'il n'est pas là pour amuser la galerie, mais pour faire en sorte que chacun fasse son boulot.»

Une impression qui s'est également vérifiée cet été en équipe de France. Les Bleus ne sont peut-être pas qualifiés pour l'Euro 2009, mais lui a assuré, sur et en dehors du terrain. «Il a franchi encore un cap et est devenu plus mature», souligne le DTN français, Jean-Pierre De Vincenzi.

«Jouer de vrais matchs a été plus utile pour retrouver la forme que d'aller courir dans la forêt», souligne Parker. En apportant ensuite 12,8 points et 4,8 passes en seulement 19,2 minutes de moyenne sur six matches de pré-saison avec les Spurs, il a confirmé qu'il était fin prêt avant d'ouvrir les hostilités mercredi face aux Suns de Phoenix de son ami Boris Diaw.