Un vent de renouveau a balayé l'Ouest canadien lors des championnats provinciaux, alors que l'expérience a prévalu dans l'Est.

Les amateurs de curling auront aussi droit à une lutte entre des équipes à la recherche d'un premier titre au Tournoi des coeurs, le championnat canadien de curling féminin, présenté à l'aréna Maurice-Richard à compter de samedi jusqu'au 9 février. Seule l'équipe championne en titre, celle de Rachel Homan qui joue sous la bannière d'Équipe Canada, a déjà remporté les grands honneurs du tournoi.

Avec ses quatre participations en carrière au Tournoi des coeurs, la capitaine du Québec Allison Ross sera une des joueuses avec le plus d'expérience au championnat.

Elle comptera cependant sur une formation beaucoup moins expérimentée puisque deux de ses coéquipières en seront à une deuxième participation seulement (la première Pamela Nugent et la deuxième Brittany O'Rourke), alors que sa vice-capitaine Melissa Gannon en sera à une première participation, elle qui sort tout juste des rangs juniors.

Ross et O'Rourke étaient à Kingston l'an dernier, quand le Québec a compilé un dossier de 3-8 lors du tournoi rotation.

«Pamela a une bonne expérience et elle a vraiment une bonne attitude sur la glace», a mentionné Ross, qui joue au club de curling Glenmore, à Dollard-des-Ormeaux.

«Melissa est une très bonne joueuse pour son âge (21 ans). Je ne la connaissais pas très bien, mais elle faisait partie du programme junior à Glenmore. On a joué contre elle deux ou trois fois l'an dernier, mais ça fonctionne vraiment bien.»

Les équipes dirigées par les capitaines les plus expérimentées au Tournoi des coeurs proviendront de Terre-Neuve-et-Labrador (Heather Strong, 11e participation), de l'Île-du-Prince-Édouard (Kim Dolan, 10e), du Nouveau-Brunswick (Andrea Crawford, septième) et de la Nouvelle-Écosse (Heather Smith, cinquième).

L'équipe championne en titre de l'Ontarienne Homan en sera à une troisième participation, comme celle de la Saskatchewan, guidée par Stefanie Lawton. L'Albertaine Val Sweeting en sera à un deuxième Tournoi des coeurs, tandis que la Britanno-Colombienne Kesa van Osch, la Manitobaine Chelsea Carey, l'Ontarienne Allison Flaxey et la représentante des Territoires du Nord-Ouest et du Yukon Sarah Koltun en seront toutes à une première présence.

«Il y a trois autres équipes qui étaient aux sélections olympiques en décembre: le Manitoba, la Saskatchewan et l'Alberta. Ce sont de très bonnes équipes», a noté Emma Miskew, vice-capitaine de l'équipe de Homan, qui a pris le troisième rang lors de ce tournoi servant à choisir l'équipe qui représentera le Canada aux Jeux olympiques.

«Puis, il y a plusieurs autres équipes qui ont beaucoup d'expérience au tournoi, comme le Québec, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse. Il y a beaucoup de bonnes équipes. Ça va dépendre de qui joue bien cette semaine-là.»

L'expérience et la gestion de la pression pourraient donc être des facteurs déterminants au cours du tournoi.

«Je pense que c'est plus ouvert que les autres années, mais le Tournoi des coeurs, c'est une autre expérience, a déclaré Ross. Tu peux être un bon joueur, mais la pression n'est pas pareille.

«Nous, on a une psychologue sportive. Elle nous a donné des petits trucs pour ça. L'expérience est aussi importante. La première fois, c'est plus stressant, mais après ça, tu es habituée.»

L'expérience des défaites

Puisque l'équipe de Homan est la seule à avoir déjà remporté le tournoi et qu'elle est parmi les meilleures au pays depuis la saison dernière, elle sera clairement la favorite.

L'an dernier, elle a balayé le tournoi avec des coups sublimes, même dans les grands moments. Elle avait subi une seule défaite lors du tournoi rotation, contre Jennifer Jones, qui sera à Sotchi et qui a donc décidé de ne pas tenter de se qualifier pour le championnat canadien.

L'équipe de Homan s'était ensuite rendue à Riga, en Lettonie, afin de participer au Championnat du monde de curling. Elle avait toutefois encaissé une défaite crève-coeur contre l'Écossaise Eve Muirhead en demi-finale, avant de se racheter en finale consolation en battant l'Américaine Erika Brown.

Homan et sa bande ont également échoué dans leur tentative de représenter le Canada aux Jeux de Sotchi, étant éliminées en demi-finale. Elles tenteront donc de retrouver le sourire après deux résultats décevants lors d'événements majeurs.

«Chaque défaite nous aide à grandir, a dit Miskew, qui est âgée de 24 ans. Après notre défaite au championnat mondial, nous avons dû jouer pour le bronze le lendemain et nous avions été excellentes. C'est toujours difficile, mais je pense que nous sortons plus fortes après chaque défaite.

«C'était difficile en décembre, parce que nous avions mis beaucoup d'efforts à l'entraînement et dans notre préparation pour les sélections olympiques. Nous sommes très jeunes, alors nous aurons probablement une autre occasion. Même si nous avons été déçues de notre défaite, c'est derrière nous maintenant et nous sommes très excitées d'aller au Tournoi des coeurs.»

Un «avantage de la patinoire» au curling?

Ross et Miskew, qui s'entraîne avec ses coéquipières à Ottawa, admettent qu'elles espèrent pouvoir compter sur l'appui de la foule montréalaise. Elles croient toutefois qu'il n'y a pas vraiment «d'avantage de la patinoire» au curling avant la ronde éliminatoire.

«Pendant les éliminatoires, il y a un seul match sur la glace, a expliqué Miskew. Quand il y a quatre matchs en même temps (comme c'est le cas lors du tournoi rotation), on ne sait pas vraiment ce que les gens regardent.»

Ross admet aussi que les distractions seront plus nombreuses cette année puisqu'il y aura un plus grand intérêt porté envers son équipe, en plus d'un plus grand nombre de proches dans la foule.

«Ça change beaucoup pour nous, a-t-elle raconté. Ça va être difficile de rester concentrées avec nos familles et nos amis qui vont être là. Mais notre équipe aime bien quand on peut profiter de l'appui des gens et c'est une bonne affaire de jouer à Montréal.»