Difficile d'écarter Martin Brodeur, ses conquêtes de la Coupe Stanley et sa panoplie de records. Difficile aussi d'ignorer la farouche détermination de Chantal Petitclerc.

Difficile, mais choisir l'athlète québécois des 10 dernières années est un choix très personnel. Et personne à mon sens ne surpasse Alexandre Despatie.

 

Le plongeur n'avait que 15 ans, en 2000, quand il a entrepris la décennie en finissant quatrième à la tour aux Jeux olympiques de Sydney, deux ans après son inoubliable médaille d'or aux Jeux du Commonwealth, à Kuala Lumpur. Il est vite devenu une des idoles sportives du Québec. Pourtant, il a gardé les deux pieds sur terre et négocié de main de maître le passage à l'âge adulte. Certains joueurs du CH ne peuvent en dire autant...

Mais on ne couronne pas quelqu'un simplement parce qu'il n'a pas la grosse tête. Le palmarès d'Alexandre Despatie est remarquable: deux médailles d'argent olympiques, une à Athènes et l'autre à Pékin, et au moins un podium à chacun des cinq championnats du monde entre 2001 et 2009, incluant un remarquable doublé en or (1 m et 3 m) devant des partisans déchaînés, à Montréal, en 2005.

Surtout, il y a la manière. Je me souviens des Jeux du Commonwealth, à Manchester, en 2002. Médaillé d'or au 1 m et au 3 m, Despatie avait échoué à défendre son titre à la tour par un infime demi-point. Mais j'avais surtout retenu comment, après avoir raté le quatrième plongeon de la finale, il avait réussi deux sauts parfaits pour rester dans la course jusqu'à la fin.

Despatie, c'est ça: un combattant. Des nerfs d'acier et une capacité rare à faire fi de la pression. Un art de rebondir, même dans la pire adversité, comme les blessures au dos et au pied qui l'ont tenu à l'écart de toutes les compétitions internationales dans les mois précédant les Jeux de Pékin.

Despatie, c'est ça: un calme, comment dire, olympien.