Le retrait du sprinter Andre De Grasse des Championnats mondiaux d'athlétisme n'est pas qu'un dur coup pour le jeune athlète ontarien mais aussi pour les amateurs canadiens d'athlétisme, selon son entraîneur Stuart McMillan.

Ce rendez-vous devait fournir l'occasion à De Grasse de livrer bataille, pour une dernière fois, au légendaire Jamaïcain Usain Bolt au 100 mètres. L'athlète de Markham se voulait aussi l'un des grands favoris en vue de l'épreuve du 200 mètres.

Les vagues de qualification du 100 mètres doivent voir lieu vendredi soir tandis que la finale doit être disputée samedi.

Mais De Grasse a dû se désister de la compétition après avoir subi une déchirure de grade 2 d'un muscle ischio-jambier lors d'une séance d'entraînement lundi soir.

Le duel potentiel entre Bolt et De Grasse aux Championnats du monde avait été entouré d'un imposant battage publicitaire, ce qui commençait à peser sur le Canadien de 22 ans, selon ce qu'a confié McMillan.

«Je crois que (lorsque la compétition) commencera et qu'Andre regardera la finale, et qu'il verra huit gars s'aligner sur la ligne de départ sans qu'il en fasse partie, je crois que c'est à ce moment que la réalité le rattrapera», a dit McMillan jeudi.

La blessure à De Grasse fait également mal aux chances de podium au relais 4 x 100 mètres, épreuve lors de laquelle le Canada avait mérité la médaille de bronze aux Jeux olympiques de Rio l'été dernier.

«Il y a deux histoires ici: c'est la dernière compétition majeure de Bolt et, d'un point de vue canadien, c'était l'opportunité pour un petit Canadien de participer à cette compétition, de courir contre lui et peut-être même potentiellement de le battre à sa dernière course.

«Je crois donc que ce sera décevant pour tout le monde - mais jamais autant que pour Andre», a ajouté McMillan.

Selon McMillan, la perte de De Grasse a la même ampleur que si le Canada avait dû se priver des services de Donovan Bailey ou de Bruny Surin du quatuor qui avait remporté la médaille d'or aux Jeux olympiques de 1996, à Atlanta.

Tous les indicateurs laissaient croire que De Grasse allait connaître des Mondiaux historiques. Il était invaincu au 100 et 200 m à ses quatre dernières compétitions de la Ligue de diamant, et venait de réaliser un impressionnant chrono - aidé par le vent, certes - de 9,69 secondes au 100 m à Stockholm.

«Nous ne l'avions jamais vu venir, a admis McMillan, à propos de la blessure. Nous avions connu un très bon camp à Monaco, nous étions rendus en Espagne pour quelques jours, puis nous étions présentés au (Mile End Stadium) de Londres lundi. Nous avions fait quatre ou cinq départs simulés, qui paraissaient très bons, avant de compléter avec deux 60 m très faciles, puis, à environ 40 m de la première répétition, il a ralenti subitement.»

Au départ, McMillan et son équipe soupçonnaient une crampe ou des raideurs, mais un test de dépistage par résonance magnétique réalisé mardi a plutôt démontré une déchirure partielle. Son commanditaire, Puma, l'a ensuite expédié à Munich afin de rencontrer le Dr Muller Wolfhart, qui a rendu le diagnostic final. La période de récupération de De Grasse sera de cinq à six semaines.