Les dirigeants de l'Association internationale des fédérations d'athlétisme (IAAF) ont approuvé de manière écrasante des réformes majeures proposées par le président de l'organisation, Sebastian Coe, afin de tourner la page sur des années de scandales de corruption et de dopage qui ont terni sa réputation.

Le programme de réformes de Coe, qui s'intitule «Time for Change», a été approuvé par 95 pour cent des 192 pays membres de l'organisation qui avaient le droit de vote lors d'un congrès spécial de l'IAAF tenu samedi.

Avant le scrutin, Coe a déclaré que trop de pouvoirs avaient été accordés à quelques individus sous le règne de son prédécesseur, Lamine Diack, qui est maintenant accusé de corruption et de blanchiment d'argent en France.

«Notre sport, et notre famille, sont en danger», a-t-il dit.

Les délégués se sont levés les uns après les autres pour exprimer leur appui aux importantes réformes de l'organisation.

«Nous devons poser des gestes afin de sauver notre sport», a dit la détentrice du record mondial au marathon, Paula Radcliffe, au nom du Royaume-Uni.

Surtout, Coe obtient l'approbation afin de former une nouvelle escouade, indépendante de l'IAAF, qui enquêtera dans les divers dossiers de dopage impliquant des athlètes de calibre international, retirant ainsi cette tâche aux pays membres de l'IAAF. L'organisation estime que cette décision accélérera le processus d'octroi des sanctions, les rendra plus uniformes, et éliminera les occasions de faire du favoritisme ou de la corruption. L'IAAF aimerait que l'escouade soit active à compter d'avril.

De plus, les femmes devraient occuper la moitié des sièges de la commission de gestion de l'IAAF d'ici 2023, et les membres de la commission - dont le président - seront limités à trois mandats de quatre ans chacun au maximum. Il y aura également une vérification systématique des antécédents des dirigeants de l'IAAF et les athlètes doubleront leur représentation au conseil, passant d'un siège à deux.

Ces réformes assureront que «plus jamais une personne ne puisse agir en toute impunité», et étaient nécessaires dans cette industrie de plusieurs millions de dollars, a ajouté Coe, un ex-champion olympique en demi-fond.

«Nous instaurons un cadre qui aurait dû avoir été mis en place il y a des années», a-t-il conclu.