La marathonienne kényane Rita Jeptoo a été contrôlée positive à l'érythropoïétine (EPO) lors d'un test effectué hors compétition à la fin septembre, a annoncé vendredi la fédération kényane d'athlétisme.

L'information avait été révélée par le blogue RunBlogRun, tenu par un journaliste américain spécialiste de l'athlétisme.

«Fin septembre 2014, Rita Jeptoo a été contrôlée positive à une substance interdite lors d'un test hors compétition. Celui-ci a été effectué au Kenya. Il s'agit d'un test effectué à partir d'un échantillon urinaire», écrivait le blogue.

Le vice-président de la fédération kényane Jackson Tuwei a indiqué à l'AFP que la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) avait informé les instances kényanes d'un test positif à l'érythropoïétine (EPO) sur l'échantillon A de Jeptoo.

«Après avoir reçu le courrier de l'IAAF, nous avons convoqué Rita Jeptoo pour une rencontre à Nairobi. Elle a nié avoir pris tout produit dopant», a expliqué M. Tuwei.

«Nous ne pouvons pas la condamner. Elle a le droit de contester», et a demandé que l'échantillon B soit soumis à analyse pour une contre-expertise, a précisé le responsable.

Jeptoo, 33 ans, pointe en tête des bilans mondiaux cette saison en marathon avec sa victoire à Boston le 21 avril dernier (2h18:57).

Gagnante des marathons de Chicago et Boston ces deux dernières années, Jeptoo aurait donc été contrôlée positive avant sa victoire lors du dernier marathon de Chicago le 12 octobre (2h24:36).

Dans un communiqué diffusé vendredi, le World Marathon Majors (WMM), le circuit majeur des marathons au niveau mondial (Tokyo, Boston, Londres, Berlin, Chicago et New York) a annoncé le report de la remise de son trophée annuel, prévue le 2 novembre prochain, et qui devait récompenser Jeptoo.

Elle devait recevoir à cette occasion un prix de 500 000 dollars US, la plus grosse récompense attribuée pour les courses sur route.

L'annonce de ce contrôle positif - dans l'attente de la contre-expertise - jette un voile supplémentaire sur les performances des athlètes kényans dans les épreuves sur route.

Keptoo est la première célébrité de l'athlétisme kényan à être testée positive.

L'athlétisme kényan avait été pointé du doigt en mai 2012 dans un reportage de la chaîne de télévision allemande ARD. Selon cette chaîne, «le dopage sanguin» par exemple serait «une pratique galopante chez les meilleurs coureurs du pays».

Mais un rapport indépendant rendu public cette année n'a pas mis au jour de preuves d'un usage de produits dopants parmi l'élite du pays, soulignant que «les quelques cas reconnus étaient à l'incitation de médecins professionnels, de manageurs et d'agents».

Depuis janvier 2012, 17 autres athlètes kényans avaient été contrôlés positifs par l'Agence mondiale antidopage (AMA). Parmi eux, aucun grand nom de l'athlétisme kényan.