Pour la première fois depuis sa création, il y a maintenant 23 ans, c'est un Québécois qui a remporté le Marathon de Montréal, dimanche. Mieux encore: toutes les marches des podiums du marathon et du demi-marathon ont été occupées par des coureurs natifs de la province, tant chez les hommes que chez les femmes.

David Savard-Gagnon, enseignant au primaire originaire de Baie-Saint-Paul, a franchi la ligne d'arrivée au parc La Fontaine à la fois triomphant et exténué, acclamé chaleureusement par la foule massée aux abords de la piste. L'homme de 31 ans a parcouru les 42 kilomètres en 2h30 min 15 s, loin devant son plus proche poursuivant, Jean-Sébastien Pilon (2h41 min 3 s).

Malgré une avance considérable, Savard-Gagnon a admis que le temps froid et pluvieux lui avait quelque peu compliqué la tâche. «Il y avait pas mal d'humidité et les rues étaient difficiles à courir», a-t-il expliqué.

Chez les femmes, la Chicoutimienne Nadia Bolduc a mis la main sur les grands honneurs en terminant le parcours en 2h51 min 33 s.

«C'est émouvant. Je ne m'attendais vraiment pas à ça. Les derniers cinq kilomètres, j'ai vraiment beaucoup ralenti. Mon objectif était de 2h50 min, alors je suis quand même contente», a-t-elle lancé.

La jeune orthophoniste à la silhouette menue, qui a par ailleurs signé son meilleur temps à vie, s'est réjouie de la performance des athlètes québécois lors de l'événement. «C'est le fun parce que dans les années passées, c'était surtout des personnes d'ailleurs. C'est le fun de voir que la course est populaire au Québec.»

Affluence record

La popularité de l'activité ne fait effectivement aucun doute. Pas moins de 32 000 coureurs issus de 32 pays ont participé aux différentes épreuves de l'événement. Il s'agit d'ailleurs d'un record d'affluence.

Toutes les raisons étaient bonnes pour prendre part à la fête. «J'ai eu 50 ans lundi, et c'est un cadeau que je me fais à moi de moi», a indiqué Linda Chaput, quelques minutes avant de prendre le départ de son tout premier marathon, sur le pont Jacques-Cartier.

«C'est hyper bien organisé, il y a beaucoup de monde. C'est bon pour promouvoir la bonne condition physique», a quant à lui affirmé Germain Gagnon, qui courait le demi-marathon en compagnie de son fils Jordan.

«Ça aide à chasser le méchant, surtout après les partys à l'université», a par ailleurs avoué celui-ci.

Si certains pouvaient craindre que le temps maussade vienne refroidir les ardeurs de certains, c'est bien souvent tout le contraire qui s'est produit.

«C'est encore mieux. On vient de Rimouski, avec le vent du fleuve. Pour nous, c'est normal», a souligné Charles Beaudoin.

On a également pu apercevoir quelques visages connus parmi les coureurs. Mentionnons entre autres l'humoriste Maxim Martin, la comédienne Marina Orsini, de même que la gagnante du Marathon de Boston de 1980, Jacqueline Gareau.

«C'est merveilleux. Je suis très satisfaite étant donné qu'il y avait quelques petites choses au niveau physique qui m'embêtaient. Ç'a bien été», a résumé cette dernière qui, à 60 ans, a couru le demi-marathon en 1h43 min 3 s.

Seule ombre au tableau: des ennuis techniques ont compliqué l'affichage sur le web du résultat de certaines épreuves, notamment le 10 km. Des participants auraient d'ailleurs manifesté leur mécontentement devant cette situation. Les organisateurs assuraient dimanche qu'ils mettaient tout en oeuvre pour remédier au problème.

Mais si l'on doit se fier à l'enthousiasme général qui régnait chez les coureurs et leurs supporteurs, ces petits pépins ne devraient pas empêcher le Marathon de Montréal d'attirer les foules de nouveau l'an prochain. Surtout qu'on chuchote qu'on vise le cap des 35 000 participants pour 2014.