À 24 heures de la course la plus importante de sa vie, pas question pour Alex Genest de se terrer. Sur la recommandation de sa psychologue sportive, le coureur de Lac-aux-Sables a plutôt choisi de se changer les idées.

Genest m'attendait donc hier après-midi dans la zone internationale du Village olympique. «On a beau vouloir protéger les athlètes, à un moment donné, il faut vivre sa vie aussi», a dit le spécialiste du 3000 mètres steeple, une bouteille d'eau à la main.

Genest s'élancera dans la troisième vague (8 h 30 HNE), une vague rapide, mais elles le seront toutes. Les quatre premiers passent en finale, les trois meilleurs temps suivants seront repêchés.

Genest est prêt et sait ce qui l'attend sur les sept tours et demi de piste. «Bien franchement, ça va prendre la course de ma vie pour passer en finale, a dit l'athlète de 26 ans. Peu importe comment ça va se dérouler, il va falloir que je coure avec mes tripes, rien de moins. Je sais que ça va brasser, que ça va jouer du coude et se battre pour les haies.»

Après une deuxième place en 8:24 - son deuxième temps à vie - à Lucerne, le 17 juillet, Genest a connu une véritable déconfiture à sa première participation à une rencontre du circuit Diamond League, à Monaco, trois jours plus tard. Il a eu l'impression de courir dans la mélasse. «La piste aurait été une piscine que ça n'aurait pas changé grand-chose... Je n'étais pas capable d'avancer», a confié Genest, qui attribue cette déconvenue au décalage horaire, à ses déplacements et au manque de sommeil.

Genest a «tourné la page» à son arrivée dans la capitale britannique. Le stage de préparation de l'équipe canadienne en Allemagne s'est déroulé comme un charme. «Je me suis reposé, je me suis bien entraîné, je suis rentré dans tous les temps à l'entraînement, a-t-il affirmé. Je n'ai jamais été aussi prêt. À moi de jouer.»