Le dernier marathon de Montréal a été assombri par la mort d'un coureur. La nouvelle a fait les manchettes et frappé les esprits. Mais, selon une nouvelle étude, ce genre d'accident reste marginal et courir un marathon demeure une activité «sécuritaire».

«Si on se fie à la couverture médiatique des accidents cardio-vasculaires lors des marathons, on en déduit que le risque est très élevé, explique le chercheur principal, le Dr Aaron Baggish, du Massachussetts General Hospital. Mais nous avons constaté que ces risques sont égaux ou moindres que ceux qu'encourent les triathloniens, les athlètes étudiants et même les simples joggeurs.»

Courir un marathon «est en fait une activité généralement sécuritaire», note-t-il.

Après avoir passé sous la loupe les marathons et demi-marathons qui ont eu lieu aux États-Unis entre 2000 et 2010, l'étude rapporte 59 accidents cardio-vasculaires - dont 42 mortels - sur 10,9 millions de participants. Il s'agit d'un cas mortel pour 259 000 coureurs.

L'étude révèle par ailleurs que les participants du demi-marathon sont quatre fois moins susceptibles de subir un tel accident. Les chercheurs ont dénombré 0,27 accident cardio-vasculaire par 100 000 participants au demi-marathon, alors que ce rapport atteint 1 accident aux 100 000 participants pour l'épreuve de 42,2 kilomètres.

L'étude du Dr Baggish a été publiée hier dans le New England Journal of Medicine.

Elle représente la plus importante recherche jamais menée sur les risques cardio-vasculaires encourus lors d'un marathon et vient confirmer des résultats similaires obtenus récemment par un chercheur de l'Université de Toronto.

Mais cette nouvelle étude va plus loin que la précédente en ce qu'elle s'est intéressée à la condition cardio-vasculaire initiale des victimes. Le Dr Baggish a ainsi obtenu de l'information sur l'état de santé de 31 des 59 coureurs victimes d'un accident cardio-vasculaire. Il a découvert que la grande majorité d'entre eux, près de 80%, souffraient de problèmes au coeur avant même de prendre part à la course.

Fait intéressant, il est moins dangereux de souffrir d'un arrêt cardiaque lors d'une course qu'à la maison. Le taux de mortalité en marathon (71%) est nettement moindre que celui rapporté lors d'arrêts cardiaques survenus hors de l'hôpital (92%). Les auteurs expliquent cette différence par la rapidité habituelle des premiers soins lors d'un marathon.

L'âge moyen des 59 coureurs victimes d'un accident cardio-vasculaire était de 42 ans et la presque totalité, 51 d'entre eux, était des hommes.