Le sprinter jamaïcain Usain Bolt, pour la 3e fois après 2008 et 2009, et l'Australienne Sally Pearson (100 mètres haies), pour une première qui est aussi celle de l'Océanie, ont été désignés athlètes de l'année par la Fondation internationale d'athlétisme (IAF), samedi à Monaco.

La Fondation est une émanation de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF), qui a également son siège à Monaco.

Si cette nouvelle récompense n'est pas une surprise pour Bolt, qui rejoint avec trois trophées le demi-fondeur marocain Hicham El Guerrouj (2001/2002/2003), la désignation de Pearson, née McLellan, était moins attendue.

La «hurdleuse», 25 ans, a pourtant réalisé une saison quasi parfaite. Elle a dominé la finale des haies hautes aux Mondiaux de Daegu en Corée du Sud, en réalisant le 4e chrono de tous les temps (12,28) et le meilleur depuis 19 ans, à 7/100e de la marque de référence de la Bulgare Yordanka Donkova, qui résiste depuis 23 ans.

«On a dit que ma course (à Daegu) avait été comme de l'eau sur des pierres par sa fluidité? Certes, la course m'a semblé facile. Mais la course parfaite serait de battre le record du monde», a souligné la blonde Sally.

L'Australienne a aussi gagné 14 de ses 15 courses en 2011, avec un seul couac en finale de la Ligue de diamant, le 16 septembre à Bruxelles, où elle a chuté.

Beaucoup ont été déçus pour la Kényane Vivian Cheruiyot, auteure du doublé 5000/10 000 mètres à Daegu, par ailleurs championne du monde de cross-country en mars.

Sans répéter ses exceptionnelles performances de 2008 (JO de Pékin) et de 2009 (Mondiaux de Berlin), le grand Bolt, 25 ans, a néanmoins assuré sa «réélection» après l'intérim en 2010 du Kényan David Rudisha.

Le détenteur du record du monde du 800 mètres et aussi en or à Daegu comptait encore parmi les trois derniers élus, mais c'est bien de son propre camp que Bolt pouvait redouter l'échec. En effet, son compatriote et partenaire d'entraînement Yohan Blake, de trois ans son cadet, était également nominé.

Prime à la renommée

Finalement, Lamine Diack, président de l'IAAF, et le Prince Albert de Monaco ont donné la prime à la renommée plus qu'à l'avenir. D'ailleurs, conscient de l'étroitesse de son succès, le lauréat a estimé qu'il n'était pas encore une légende vivante. «Je le deviendrai quand j'aurai défendu mes titres aux J0», a-t-il souligné.

Bolt a conservé à Daegu les titres des 200 mètres et du relai 4x100 mètres, avec dans cette épreuve un nouveau record du monde (37,04) qu'il a partagé notamment avec Blake.

Mais la «Foudre» a abandonné sa couronne du 100 mètres à Blake, après avoir été éliminé pour faux départ lors de la finale, qui aurait dû constituer la seule confrontation directe de l'année entre les deux amis-rivaux. Et le plus jeune a ensuite légitimé son succès sur la ligne droite en se rapprochant considérablement du maître sur 200 mètres à Bruxelles, où il a signé un temps de 19 sec 26/100e, à 7/100e du record planétaire de Bolt.