Grâce à une participation historique de 24 000 coureurs et le temps le plus rapide jamais enregistré par un coureur d'élite dans les rues de la métropole, le marathon de Montréal vient de vivre une année de tous les records. Les organisateurs espèrent attirer 30 000 personnes l'an prochain grâce à leur association avec le Competitor Group, un promoteur qui gère le plus grand circuit de courses à pied du monde, la série Rock'n'roll.

Trois Kényans sont montés sur le podium à l'épreuve masculine du 42,2 km. Luka Kipkemoi Chelimo a battu le record précédent d'environ 4 minutes en terminant la course en 2 heures 13 minutes et 44 secondes. Son coéquipier Thomas Omwenga a également battu le meilleur temps en enregistrant un chronomètre de 2 heures 14 minutes et 36 secondes.

«C'était ma première fois à Montréal et j'ai beaucoup aimé ma course», a relaté le gagnant, quelques minutes après avoir reçu sa médaille d'or. «Par contre, je suis loin de mon meilleur temps de 2 heures 10 minutes et 44 secondes. J'ai trouvé qu'il y avait vraiment beaucoup de courbes, ce qui force à ralentir le rythme, en plus d'être une journée très humide.»

«Ça change des montagnes de Nairobi!», a ajouté, en riant, Thomas Omwenga.

Le Lavallois Michel Lavoie est le premier Canadien à avoir franchi la ligne d'arrivée (2 heures 38 minutes et 56 secondes). Chez les femmes, la Québécoise Myriam Grenon, de Longueuil, est arrivée au troisième rang (2 heures 52 minutes et 11 secondes).

Fête à Montréal

Si la quinzaine d'athlètes d'élite ont brillé lors de la course, le marathon de Montréal est surtout une affaire de plaisir et de santé pour les amateurs de course à pied.

Suzanne Pomerleau, 36 ans, a décidé de se mettre à la course il y a six mois pour se remettre en forme et «se sentir plus belle». Résultat: elle a perdu 50 livres et cessé de fumer. C'est avec une grande fierté qu'elle a terminé l'épreuve du 21 km dimanche après-midi. «Je viens de réaliser un grand rêve. Courir, c'est la liberté. Toute la vie change, les choix ne sont plus les mêmes. Je pense que je me suis fait un beau cadeau. Mais ce n'est pas terminé, je veux maintenant faire un marathon.»

Le Montréalais Dany Lafond a également couru dimanche son premier 21 km. «C'était comme la communion de tous les gens qui s'entraînent toute l'année et qui se donnent rendez-vous à la même place au même moment, a-t-il expliqué. Ce que j'ai vraiment trouvé spécial, ce sont tous ces Montréalais qui n'avaient aucun rapport avec le marathon qui sont venus nous encourager. J'avais l'impression que c'était une grande fête pour Montréal.»

Victime de son succès?

Le marathon de Montréal vit une vague de popularité sans précédent. En 2003, 2400 personnes avaient participé aux différentes épreuves. Cette année, les 24 000 places étaient prises trois semaines avant l'événement. Dans les derniers jours, des participants ont commencé à vendre leurs dossards et leurs puces électroniques sur des sites de petites annonces, parfois au double du prix. Une recherche rapide sur les sites Craigslist et Kijiji ce week-end a permis de découvrir une centaine d'annonces de personnes qui cherchaient à vendre ou à se procurer une place pour la course.

Le directeur général, Bernard Arsenault, a qualifié la 21e présentation de la course de franc succès. Malgré le nouveau partenariat avec l'entreprise américaine Competitor Group, il assure que le marathon de l'an prochain gardera sa «saveur» québécoise. «Le circuit Rock'n'roll est suivi par 500 000 coureurs. Nous allons également profiter de leur machine promotionnelle. C'est pourquoi je pense que notre objectif de 30 000 personnes est très réalisable.»