Le Comité international olympique a annoncé mercredi qu'il avait réattribué deux des médailles individuelles retirées à Marion Jones et qu'il retenait la médaille d'or sur 100 mètres retirée à la Grecque Katerina Thanou.

Neuf ans après les Jeux olympiques de Sydney, le CIO a redistribué les médailles d'or sur 200 m et de bronze au saut en longueur. C'est la Bahaméenne Pauline Davis-Thompson qui est maintenant la gagnante de la médaille d'or de ces Jeux sur 200 m. Susanthika Jayasinghe du Sri Lanka passe de la troisième à la deuxième place, tandis que la Jamaïcaine Beverly McDonald se retrouve avec une médaille de bronze.

Au saut en longueur, c'est la Russe Tatyana Kotova qui hérite maintenant du bronze.

Jones a longtemps nié s'être dopée, mais a finalement admis son usage de stéroïdes anabolisants pendant les Jeux de Sydney - où elle était devenue la première femme à remporter cinq médailles dans les mêmes Jeux - en 2007. Elle a purgé une peine d'emprisonnement de six mois l'an dernier pour avoir menti au sujet de son utilisation de produits dopants et d'une fraude par chèques.

Le CIO lui a retiré ses cinq médailles, dont celles d'or au relais 4X400 m et de bronze au 4X100 m, en décembre 2007. Le Comité n'a toujours pas statué sur le sort des médaillées ayant pris part aux relais en compagnie de Jones. Le CIO leur a retiré leur médaille en avril 2008, mais les sprinteuses ont porté leur cause devant le Tribunal arbitral du sport (TAS), qui devrait rendre sa décision d'ici le 18 décembre. Le Comité donnera alors sa décision dans ce dossier.

Le CIO a aussi refusé de rendre la médaille d'or sur 100 m remportée lors de ces Jeux par Thanou. La sprinteuse grecque n'a jamais été trouvée coupable de dopage pas plus qu'elle en était soupçonnée lors des Jeux de 2000. Elle s'était toutefois retrouvée au centre d'un scandale lors des Jeux d'Athènes, en 2004, alors qu'elle avait été accusée, en compagnie de Kostas Kenteris, d'avoir refusé de se soumettre à un test antidopage et d'avoir simulé un accident de motocyclette pour se forger un alibi.

Cette décision fait en sorte que la médaille d'or de l'épreuve reine du sprint féminin appartient pour l'instant à personne. Les avocats de Thanou ont indiqué qu'elle pourrait poursuivre le CIO ou soumettre son dossier au TAS si on ne lui rendait pas cette médaille d'or.

La Jamaïcaine Tanya Lawrence et Thanou sont présentement toutes deux co-détentrices de la médaille d'argent, tandis que Merlene Ottey, qui défendait alors les couleurs de la Jamaïque mais qui court maintenant pour la Slovénie, est passée de la quatrième à la troisième place. Il s'agit pour elle d'une sixième médaille de bronze en sept Jeux. Elle a aussi remporté deux médailles d'argent.

Thanou et Kenteris - vainqueur du 200 m à Sydney - sont toujours en attente de leur procès pour avoir simulé cet accident en Grèce. Le CIO a refusé à Thanou, suspendue deux ans par l'IAAF à la suite de cet incident, le droit de participer aux Jeux de Pékin en raison de cette «saga scandaleuse qui a discrédité les Jeux».