L'idée, lancée sur internet, d'une rencontre sur 600 m entre le Jamaïcain Usain Bolt, seigneur du sprint, et l'Éthiopien Kenenisa Bekele, empereur du fond, intéresse l'agent du second, Jos Hermens, un peu moins Ricky Simms, qui s'occupe des affaires du premier.

«Il faut voir, mais pourquoi pas? Pour le moment, l'autre camp ne semble pas très chaud», a indiqué vendredi M. Hermens, en marge de la réunion d'athlétisme de Bruxelles.

«Je préférerais plutôt sur 700 m, ça me laisserait plus de chances», a répondu avec le sourire Bekele.

Sur 800 m, distance olympique à la frontière de l'anaérobie (vitesse) et de l'aérobie (résistance), il n'y aurait pas de lutte en faveur de Bekele qui vaut moins de 1 min 45 sec sur le double tour de piste.

«Est-ce le meilleur moyen pour relancer l'intérêt sur l'athlétisme, actuellement phagocyté par Bolt? J'en doute», a remarqué sous couvert d'anonymat un organisateur de meeting.

Les marchands du temple sont en tout cas en éveil, à la recherche du sensationnel. Il y a 70 ans, Jesse Owens, quadruple médaille d'or aux Jeux de Berlin de 1936, avait bien affronté un cheval pour gagner sa vie.

On peut encore lire que l'homme avait battu l'athlète à quatre pattes. Détail important: l'équidé, effrayé par le coup de pistolet du starter, était resté au poteau.

Même le grand Bolt ne s'aventurerait pas dans un tel défi, forcément perdu d'avance. Les meilleurs pur-sang peuvent galoper à quelque 75 km/h, quand l'homme le plus rapide de la planète, estampillé un peu vite «sans limite», culmine à 45 km/h.