Avant sa première véritable sortie de l'année, mercredi sur 100 m à Ostrava, le triple champion olympique, le Jamaïcain Usain Bolt, a reconnu mardi des contre-temps dans sa préparation qui expliquent sa forme en retrait par rapport à 2008.

Cette année, le détenteur des records du monde du 100 m et du 200 m a couru deux lignes droites, avec un seul temps de référence réussi jeudi à Toronto (10.00).

L'an passé avant son 200 m d'Ostrava, LA star jamaïcaine avait déjà trois chronos sous les 10 dont un qui avait fait de lui l'homme le plus rapide de l'histoire (9.72).

Mais ce retard ne semble pas inquiéter Bolt, qui doit disputer les sélections jamaïcaines, en fin de semaine prochaine, un 200 m à Lausanne (7 juillet), un 100 ou un 200 m à Paris/Saint-Denis, le 17 juillet, et enfin un 100 m à Londres (24-25 juillet), avant les Mondiaux de Berlin (15-23 août).

Q: L'an passé, vous aviez déjà d'excellents chronos en arrivant à Ostrava? Ce n'est pas le cas cette année. Où en êtes-vous?

R: «Clairement, je ne suis pas dans la même forme que l'an dernier. Je travaille mais cela prend du temps. Le but reste les Mondiaux. Depuis les JO, beaucoup de choses se sont passées. J'ai eu énormément de sollicitations avec les sponsors, les médias. Et puis il y a eu l'accident (ndlr: en avril, Bolt s'est blessé à un pied lors d'un accident de voiture). A Toronto, la semaine dernière, il faisait humide (ndlr: il a gagné en 10.00). Là, je me sens bien et j'espère que le temps sera de la partie. Si c'est le cas, 9.80 serait un bon chrono pour moi.»

Q: Comment jugez-vous la concurrence en sprint ? Diriez-vous que votre principal adversaire c'est vous-même ?

R: «Pour l'instant, cela ne donne pas l'impression d'aller vite mais tout le monde travaille et va progresser pour les Mondiaux. Pour ma part, je me suis beaucoup concentré sur mes départs cette saison. Cette partie est mon point faible, je pense. En travaillant, je vais progresser et cela me permettra d'être devant dès les 20 ou 30 premiers mètres. Asafa Powell (son compatriote) a peut être eu des soucis, je ne sais pas trop où il en est. Tyson Gay (l'Américain) est là cette saison. Et si je dois le rencontrer (avant les Mondiaux), tant mieux. Etre à côté des meilleurs permet de savoir où on en est. Gay est plus qu'un sérieux concurrent. De toute façon, peu importe. Je n'ai peur de personne. Mais personne n'est à l'abri d'un jour sans.»

Q: Vous venez de recevoir le prestigieux Prix Laureus, comme avant vous des sportifs tels que Tiger Woods, Michael Schumacher ou Roger Federer. Vous considérez-vous comme le plus grand athlète de tous les temps ?

R: «Je ne suis pas LE plus grand athlète de tous les temps. Je suis l'un d'eux. J'essaie d'être une légende de mon sport et c'est pour cela que je travaille. Etre une légende signifie être au top tous les ans et être le N.1. C'est un grand honneur d'être parmi une telle liste. Cela montre que mon travail paie.»