L'Américain Matthew Fraser et l'Islandaise Katrin Davidsdottir ont remporté les Jeux mondiaux de CrossFit, hier, au terme de cinq jours d'une compétition éreintante. Chez les hommes, le Québécois Patrick Vellner a mis fin à sa saison comme il l'avait commencée : en déjouant toutes les prédictions et en terminant en troisième position.

Vellner est ainsi devenu le premier Canadien depuis 2007 à mettre les pieds sur le podium chez les hommes aux Jeux mondiaux de CrossFit.

Aucun athlète n'aura été capable de contrecarrer les plans de Fraser, qui avait lui-même prédit qu'il remporterait les Jeux mondiaux cette année. Sa domination a été totale : même s'il n'avait pas complété la finale, Fraser aurait tout de même remporté le championnat tellement son avance sur ses plus proches rivaux était grande.

Avant de monter sur le podium, Fraser a dit que ses performances s'expliquaient simplement par « une année de travail acharné ». Fraser a promis de « continuer de faire ce qu'il fait, et d'améliorer ses faiblesses en prévision de l'an prochain ».

L'EXPLOIT DE VELLNER

À sa première année aux Jeux mondiaux de CrossFit dans la catégorie individuelle, Vellner aura quant à lui dû se battre jusqu'à la fin pour obtenir sa place sur le podium.

Avant d'entreprendre la finale, il devançait son poursuivant, le Canadien Brent Fikowski, par 26 points. En terminant l'épreuve au 9e rang, Vellner a sécurisé sa place sur le podium de justesse par deux points, Fikowski ayant terminé l'épreuve au 3e rang.

Vellner aura connu une saison 2016 exceptionnelle. Lors de la première étape des qualifications, l'« Open », Vellner avait été lui-même surpris en terminant au 8e rang mondial. Puis, aux régionaux, malgré une blessure à un biceps, il est parvenu à décrocher le troisième rang et à obtenir sa place aux Jeux mondiaux.



COURSE ENLEVANTE CHEZ LES FEMMES

Chez les femmes, la course à la médaille d'or aura été enlevante jusqu'à la fin. Davidsdottir, championne en titre en 2015, et l'Australienne Tia-Clair Toomey, deuxième l'an dernier, se sont échangé la position de tête à chaque épreuve.

Davidsdottir a dominé la première épreuve d'hier, qui consistait à marcher sur les mains sur 250 mètres. La jeune femme de 23 ans a réalisé le tout sans prendre de pause. Toomey a quant à elle brillé lors de la deuxième épreuve, une course de type « suicide » en aller-retour.

Avant d'entamer les deux épreuves finales, seulement 11 points séparaient les deux rivales. Davidsdottir a devancé Toomey dans la première des deux épreuves de la finale, une sorte de « marathon » de CrossFit combinant notamment du rameur, des sauts doubles de corde à danser et de la bicyclette d'assaut.

Puis est arrivée l'épreuve finale, à laquelle le directeur des Jeux mondiaux de CrossFit, Dave Castro, dit avoir rêvé depuis un an. L'épreuve se voulait un rappel de la finale de l'an dernier : les athlètes ont encore une fois dû franchir un « Peg Board », soit un mur de plexiglas troué. Les participants ont monté ce panneau à six reprises, munis d'un cylindre de bois dans chaque main.

Photo Richard Hartog, Agence France-Presse

Chez les femmes, Michèle Letendre a terminé au 16e rang, deux rangs derrière Carol-Ann Reason-Thibault, meilleure Québécoise de la compétition.

Épreuve finale

3 montées de « Peg Board »

21 thrusters (femmes : 43 kg ou 95 lb ; hommes : 61 kg ou 135 lb)

2 montées de « Peg Board »

15 thrusters

1 montée de « Peg Board »

thrusters

Davidsdottir a éprouvé quelques difficultés avec le mur de plexiglas, terminant 12e. Toomey a en revanche été plus efficace et a terminé 8e au total. Mais cette performance n'aura pas permis à Toomey de remporter la médaille d'or. Le verdict final a été attendu pendant de longues minutes. 

Puis, Davidsdottir a été couronnée championne, par une avance de 11 points. Fondant en larmes, l'Islandaise dit avoir modifié sa nutrition et travaillé plus activement sur sa récupération cette année. 

« Dans une épreuve de cinq jours comme les Jeux mondiaux, il faut dormir », a résumé l'athlète, incapable d'arrêter de sourire.

Performances des Québécois

Patrick Vellner : 3e

Alex Vigneault : 9e

Albert-Dominic Larouche : 26e

Carol-Ann Reason-Thibault : 14e

Michèle Letendre : 16e

Camille Leblanc-Bazinet : 21e

> Consultez le classement final (en anglais)