Le Canada connaissait une journée misérable aux Jeux panaméricains vendredi jusqu'à ce qu'Andre De Grasse ne se manifeste.

Le jeune sprinteur canadien a procuré au Canada sa première médaille de la journée, l'or au 200 mètres. Et il l'a fait avec panache, faisant stopper le chronomètre à 19,88, établissant ainsi des records canadien et panaméricain.

De Grasse a devancé Rasheed Dwyer, de la Jamaïque, et Alonso Edward, du Panama, par deux centièmes de seconde.

Mercredi, l'Ontarien s'est imposé en 10,05 secondes au 100 mètres.

Il s'agissait de la 70e médaille d'or du Canada depuis le début des Jeux.

L'unifolié a maintenant 191 présences sur le podium (70-63-58). Les Américains dominent avec 234 médailles (89-72-73).

En soirée vendredi, le Canada a ajouté une médaille de bronze en hockey sur gazon féminin alors que l'Ontarienne Brienne Stairs a fait mouche, permettant au Canada de l'emporter 1-0 contre le Chili.

Au 3000 m steeple, Geneviève Lalonde de Moncton a elle aussi mérité le bronze, complétant l'épreuve en neuf minutes et 53,03 secondes.

Avant De Grasse, aucun athlète du pays hôte n'était venu près d'obtenir une médaille, vendredi.

Au chapitre des performances individuelles, la meilleure prestation avait été celle de Kimberly Hyacinthe qui s'est classée sixième lors de la finale du 200 mètres féminin, en 23,28. La médaille d'or est allée à l'Américaine Kaylin Whitney, en 22,65.

Un peu plus tôt en journée, Jonathan Cabral a terminé au 8e rang du 100 mètres haies en 14,07, exactement une seconde derrière le vainqueur, David Oliver, des États-Unis.

Au lancer du disque féminin, Alanna Kovacs a réalisé un sommet personnel cette saison avec un jet de 49,08 mètres, ce qui lui a conféré le dixième rang, quelque 16 mètres derrière la Cubaine Denia Caballero. Marie-Josée Le Jour (44,67 mètres) a pris le 11e rang.

Au triple-saut, chez les hommes, Tacuma Anderson-Richards a dû se contenter du 13e échelon après un bond de 15,89 mètres tandis que Aaron Hernandez n'a enregistré aucune marque.

Au relais 4x400 mètres, l'équipe masculine du Canada a été éliminée à l'issue de la demi-finale, malgré un chrono de 3:05,40, son meilleur en 2015.

À l'épreuve d'épée, chez les dames, le Canada a défait la République dominicaine 45-37 pour terminer au cinquième rang, tandis que la formation féminine de handball a complété les Jeux en septième position après avoir vaincu le Chili 27-20.

Le bronze au 1500 m pour Charles Philibert-Thiboutot

Charles Philibert-Thiboutot flottait sur un nuage après avoir complété l'épreuve de 1500 mètres en troisième place vendredi soir au stade d'athlétisme des Jeux panaméricains de Toronto, car cette performance venait valider sa fulgurante ascension des dernières semaines.

Philibert-Thiboutot, de Québec, a décroché la médaille de bronze en vertu d'un chrono de 3:41,79. C'est finalement l'Américain Andrew Wheating qui l'a emporté en 3:41,41, devant le Canadien Nathan Brannen en 3:41,66.

«J'ai appliqué ma stratégie à la perfection, parce que je suis resté dans le top-5 tout au long de la course - à l'abri du vent - et qu'à 100m de la fin j'étais en position pour peut-être même aspirer à la victoire, a-t-il expliqué. Ç'aurait été difficile de mieux faire.

«Ceci étant dit, je n'ai peut-être pas obtenu la médaille d'or, mais le fait qu'on soit deux Canadiens sur le podium, je trouve que c'est magique, a poursuivi l'athlète de 24 ans. Quand j'ai fait mon 'move» à 200m de la fin, j'ai senti la foule derrière nous et je pense qu'on a satisfait tout le monde avec ce résultat-là.»

Le coureur de demi-fond s'est dit très heureux de sa performance, car elle vient confirmer sa progression.

Philibert-Thiboutot avait réussi le standard olympique à l'épreuve du 1500 mètres le week-end dernier, lors de la rencontre de Monaco de la Ligue de diamant, en terminant 12e avec un chrono de 3:34;23. Il avait ainsi inscrit un record personnel, un record du Québec et avait atteint le standard olympique.

«Cette année, ç'a vraiment été un choc pour moi parce qu'à l'entraînement ça allait vraiment bien. Je le savais que j'étais capable, et jusqu'à Monaco ça ne s'était pas concrétisé, alors là c'est vrai, a-t-il dit.

«Vous savez, entre penser qu'on peut le faire, et le réaliser, c'est complètement différent, a-t-il continué. Je suis émotif présentement, parce que je trouve que je suis parti de loin. Alors on regarde en avant, sans se dire que l'objectif est atteint.»

Cette progression ne s'est toutefois pas faite sans embûche. Après avoir stagné pendant des mois avec des chronos oscillant entre 3:38;00 et 3:39;00 qui l'empêchaient de participer aux grandes compétitions internationales, Philibert-Thiboutot en était venu à douter de ses capacités.

«À l'entraînement, je me disais que de faire 3:35;00, c'était réaliste et que ça me permettrait d'aller aux Championnats du monde, a expliqué Philibert-Thiboutot. Mais quand tu es à la table à dessins au mois de mars, rien de ça n'est fait - on parle à travers notre chapeau. Puis, tout au long des mois de mai et juin, j'ai eu de la difficulté à entrer dans diverses compétitions d'envergure, alors je me demandais si j'avais atteint mon plafond.»

Selon son entraîneur, Félix-Antoine Lapointe, sa performance à Monaco jumelée à celle de Toronto permettra à son poulain d'accéder enfin aux grandes épreuves - notamment celles de la Ligue de diamant de l'IAAF. Lapointe devra toutefois éviter le piège qui guette Philibert-Thiboutot.

«Maintenant, il va falloir éviter de tomber dans le panneau d'essayer de faire toutes les compétitions internationales, a dit Lapointe. Mais c'est un beau problème à avoir.»

En dépit de ses récentes performances, Philibert-Thiboutot ne pourra participer aux championnats du monde à Pékin, à la fin août. Selon l'IAAF, les athlètes ont jusqu'au 9 août pour se qualifier pour l'événement. Cependant, Athlétisme Canada a avancé cette date au 5 juillet pour les athlètes de sa fédération. Philibert-Thiboutot a réussi son standard le 17 juillet.

Lapointe a indiqué que Philibert-Thiboutot respectera la décision, et se dit sûr que ce ne sera que partie remise. L'ancien coureur du Rouge et Or de l'Université Laval a d'ailleurs indiqué qu'il visait un objectif beaucoup plus ambitieux que les Mondiaux d'athlétisme, c'est-à-dire les Jeux olympiques de Rio en 2016.

Hyacinthe sixième au 200m

Un peu plus tôt en soirée, la Québécoise Kimberley Hyacinthe a terminé sixième au 200 mètres en 23,28 secondes.

L'Américaine Kaylin Whitney l'a emporté en 22,65 secondes, devant sa compatriote Kyra Jefferson (22,72) et la Jamaïcaine Simone Facey (22,74). En 2014, Whitney était devenue la coureuse de moins de 18 ans la plus rapide aux sprints sur 100m et 200m. Enfin, le relais 4 x 100 m, dont fait partie la sprinteuse de Lachenaie, s'est qualifié pour la finale en vertu d'un temps de 42,98 secondes. Les Canadiennes furent deuxièmes de leur vague, derrière les Jamaïcaines (42,82).