Le Kenyan Patrick Makau a détrôné l'Éthiopien Haile Gebreselassie, lui ravissant le record du monde du marathon pour le porter à 2h03 min 38 s., après sa deuxième victoire consécutive sur le tracé de Berlin, dimanche.

«C'est le plus beau jour de ma carrière, c'est super de battre Haile, l'un de mes héros», a déclaré Makau, 26 ans, après avoir abaissé de 21 secondes la meilleure marque détenue depuis 2008 par l'Éthiopien.

«Je ne pensais pas au record au départ, d'autant que je ne m'étais pas senti très bien au lever. Mais une fois en course, tout a bien fonctionné et c'est vrai que j'ai pensé au record peu après la mi-course», a expliqué le vainqueur, persuadé que «tout le monde au Kenya est heureux pour moi».

Déjà dominateur aux Mondiaux de Daegu, le Kenya peut voir en Makau un sérieux prétendant au titre olympique l'an prochain à Londres, pour succéder au regretté Samuel Wanjiru, décédé en mai dernier.

Gebre était venu à Berlin pour courir après le temps, celui qui pourrait le qualifier pour les Jeux de Londres. Et tout semblait bien parti sous le ciel bleu berlinois, avec le groupe de leader emmené par les deux ténors et encadré par six lièvres.

Mais c'est finalement le temps qui a rattrapé le grand petit homme aux 38 printemps, laissé sur place sur une accélération de Makau au 27e kilomètre. Il s'arrêtait sur le bord du parcours, le visage grimaçant, au bord de la rupture...

S'il s'est relancé, il a finalement renoncé au 35e kilomètre. Le billet olympique était envolé. Pour cette fois, assurait son gérant Jos Hermens, affirmant qu'il s'agissait seulement d'un problème d'asthme et qu'il n'était nullement question de retraite.

Quant à la victoire, Makau l'a construite d'une superbe foulée pour s'envoler vers le record en dépit des dix derniers kilomètres courus seul. Pas étonnant donc s'il estimait que ce chrono du jour pouvait être amélioré, y compris par lui!

Le Kenya avait une autre raison de se réjouir à Berlin avec la victoire de Florence Kiplagat dans l'épreuve féminine. Elle qui avait dû abandonner à Boston (avril) pour sa première expérience sur la distance, maîtrisait parfaitement la course pour s'imposer en 2h19 min 44 s. loin devant des deux mamans, l'Allemande Irina Mikitenko (2h22:18.), lauréate 2008, et la Britannique Paula Radcliffe (2h23:46.), de retour à 38 ans, après près de deux ans sans marathon.

«Je ne suis pas très contente de mon chrono ni de ma place, regrettait Radcliffe. «Mais j'ai réussi à me qualifier pour les Jeux de Londres et c'est là-dessus qu'il faudra travailler».