Les nageurs feront place aux plongeurs, dimanche, au Complexe aquatique Dr S.P. Mukherjee à New Delhi, alors que s'amorcera le bloc de la deuxième et dernière semaine de la 19e présentation des Jeux du Commonwealth.

L'équipe canadienne de natation a envoyé ses principales têtes d'affiche en Inde et ce sera la même chose dans le cas de l'équipe de plongeon. Alexandre Despatie et Émilie Heymans seront les chefs de file d'un ensemble qui tentera de récolter le tiers des 30 médailles qui seront octroyées dans les 10 épreuves au programme.

Despatie devrait en récolter sa bonne part, lui qui est le champion en titre des Jeux dans les trois épreuves du tremplin qu'il disputera cette semaine, soit le 1 m, le 3 m et le 3 m synchro.

«C'est vrai que le niveau de compétition n'est pas le même (qu'aux JO), mais il y a quand même des plongeurs performants. Il va falloir bien plonger pour avoir un bon résultat, a indiqué le Lavallois de 25 ans. L'Australie devrait avoir une équipe assez forte. Ensuite, il y a l'Angleterre. Et quelques Malaisiens pourraient être compétitifs.»

Celui qui a souvent dû composer avec des blessures ces récentes années aura par ailleurs l'avantage d'entreprendre la compétition - et la saison 2010-11 - en santé.

«Physiquement je me sens bien. C'est sûr qu'il y a toujours des petits bobos, mais rien pour me ralentir», a indiqué Despatie.

Heymans, qui disputera les trois mêmes épreuves que Despatie chez les femmes, tentera de récolter une quatrième médaille en carrière aux Jeux du Commonwealth, une première d'or.

La plongeuse de 28 ans de Greenfield Park nage toutefois dans l'inconnu pour l'instant. Heymans, qui a abandonné la tour de 10 m et est revenue au 3 m après les JO de Pékin, espère trouver ses repères dans cette discipline d'ici les Jeux de 2012. Elle se donnait une saison - la campagne 2009-10 -pour apprivoiser son nouveau programme, mais des blessures à la hanche et à la cheville ont fait en sorte que cette étape n'est pas encore franchie.

«L'an passé, je n'ai pas été capable de m'entraîner comme il l'aurait fallu, a indiqué Heymans. Les résultats ont été bons dans le contexte, mais j'aurais été capable d'en faire plus. J'espère que cette saison, je pourrai m'entraîner comme il se doit toute l'année pour avoir une meilleure idée d'où je me situe.»

Troisième à la tour de 10 m synchro aux Jeux du Commonwealth en 2006, Roseline Filion aurait été un espoir légitime de médaille en Inde n'eut été du retrait de dernière minute de sa partenaire Meaghan Benfeito.

Blessée à l'épaule, Benfeito a déclaré forfait afin de s'assurer de guérir à temps pour les championnats du monde et les épreuves de la Série mondiale.

«Ces compétitions-là comptent au pointage en vue des Jeux de 2012, alors de ce côté-là, elle a bien fait de prendre cette décision», a affirmé Filion, samedi, après l'entraînement des plongeurs canadiens à New Delhi.

«C'est sûr que ça me fait beaucoup de peine qu'elle ne soit pas là. Pas seulement parce qu'on ne fera pas la synchro ensemble, mais aussi parce c'est mon amie. C'est la première fois depuis vraiment longtemps qu'on n'a pas voyagé ensemble», a ajouté Filion, qui disputera aussi l'épreuve individuelle à la tour.

«Mais je l'appelle tout le temps, a dit la Lavalloise de 23 ans. On peut utiliser le téléphone de l'équipe canadienne pour faire quelques appels personnels et j'utilise les miens pour lui dire comment ça se passe.»

La remplaçante de Benfeito, Rachel Kemp, a déjà plongé avec Filion en 2006, au Grand Prix de Chine. Reste que les deux plongeuses n'auront eu droit qu'à deux entraînements avant leur épreuve de dimanche.

Les jeunes vont s'aguerrir

Trois plongeuses québécoises en seront à leurs premiers Jeux du Commonwealth, dont la Lavalloise de 19 ans Jennifer Abel, même si celle-ci a vécu les JO de Pékin. Les autres sont les soeurs Carol-Ann et Pamela Ware, âgées respectivement de 19 et 17 ans.

Elles emmagasineront une précieuse expérience en vue des deux prochaines années, qui mèneront aux JO de Londres.

«J'étais très impressionnée ma première fois (aux Jeux du Commonwealth), a reconnu Filion. J'étais comme, ah bon, je suis rendue dans la cour des grands maintenant! Plusieurs des athlètes qui sont ici sont allés aux Jeux olympiques. C'est vraiment un bon tremplin pour les JO.

«Ça t'aide à apprendre comment gérer le stress d'une compétition de ce niveau. C'est très similaire (aux JO). Il y a les caméras, beaucoup de gens dans les gradins et beaucoup de médias. Il y a plus de formalités, les juges sont bien habillés... Alors vivre ça avant les JO, c'est vraiment bien.»