Les multicoques du défenseur Alinghi et du challengeur Oracle de la Coupe de l'America ont repris l'entraînement jeudi après quatre jours de mauvais temps les ayant contraint de rester à quai à Valence à quelques jours de la compétition.

Le maxi-catamaran d'Alinghi et le trimaran géant d'Oracle, déployant sa voile rigide spectaculaire de près de 60 mètres de haut, ont navigué pendant environ trois heures dans l'après-midi au large de Valence sous le soleil et par vent faible.

La première régate de la 33e «Cup», un duel au meilleur des trois manches, est prévue le 8 février, la deuxième le 10, et la troisième, si nécessaire, le 12 février.

«On aurait tous besoin de plus de temps de navigation avant l'épreuve, mais on sera prêt pour le 8», a déclaré à l'AFP Loïck Peyron, spécialiste français des multicoques, qui pourrait barrer Alinghi 5 si le patron du syndicat suisse, Ernesto Bertarelli, ne prend pas lui même la barre le 8 février.

«C'est vrai, les équipes souhaiteraient davantage de temps, mais on sera prêt», a renchéri le Néo-Zélandais Russell Coutts, skipper de USA 17, le trimaran d'Oracle, qui sera barré par l'Australien James Spithill.

L'issue du duel entre ces deux monstres des mers est incertaine, mais tant Coutts que Peyron ont reconnu que la vitesse du vent serait déterminante, Alinghi, plus léger, paraissant plus performant par petit temps, alors qu'Oracle bénéficierait d'une brise soutenue.

Indécision

Le bon déroulement de cet événement sur ce site espagnol au coeur de l'hiver est toutefois toujours entouré d'incertitudes, tant en raison des aléas de la météo, que des procédures judiciaires en cours.

La Cour Suprême de l'Etat de New York pourrait annoncer jeudi si elle compte examiner avant le 8 février une plainte des Américains d'Oracle affirmant que les voiles du catamaran suisse d'Alinghi étaient «illégales», car fabriquées aux Etats-Unis et non en Suisse.

Oracle, «ne cherche pas à retarder le départ de la course», a indiqué jeudi l'équipe américaine dans un communiqué réaffirmant qu'Alinghi, avec ses voiles «made in USA», ne respectait pas le principe de «nationalité» propre à la «Cup».

Le but est «de ne pas disqualifier l'équipage (d'Alinghi)» mais «de résoudre le problème maintenant, avant la course», était-il précisé. Alinghi affirme que les voiles ont bien été fabriquées en Suisse.

Les spécialistes estiment que la Cour Suprême n'aura pas le temps de se prononcer avant le 8 février et que les régates se dérouleront sous «protestation» américaine, avec le risque de voir le résultat sur l'eau inversé en justice.

En cas de décision défavorable à Alinghi avant le 8 février, un forfait de l'équipe suisse n'est pas à exclure.

«Si on ne peut pas naviguer avec nos voiles, on ne peut pas naviguer», a déclaré jeudi à l'AFP un porte-parole du syndicat suisse, alors qu'Oracle s'est dit prêt à un éventuel compromis retardant les régates.