Laisser une liberté totale à Kaka, Raul, Benzema et compagnie ne suffit pas toujours et l'absence d'un système clair en attaque pénalise grandement le Real Madrid dès qu'un adversaire de taille se présente.

«Je ne vais pas dire que c'était brouillon, mais on s'est retrouvé à plusieurs dans l'axe», constatait mercredi soir le Français Karim Benzema après la défaite à domicile contre l'AC Milan (3-2), compliquant la qualification jusqu'alors en très bonne voie du Real Madrid pour les 8e de finale de la Ligue des champions.

«C'est difficile de ne jouer que dans l'axe, il faut passer par les côtés», enfonçait Benzema, peu épargné par les critiques de la presse espagnole jeudi après avoir livré une première période satisfaisante mais une seconde des plus discrètes, comme l'ensemble de l'équipe, croquée par un AC Milan transformé.

«Ce sont des choses qu'on va travailler à l'entraînement pour que cela ne se reproduise plus en match», poursuivait le nouvel attaquant madrilène, qui a retrouvé le but en équipe de France mais semble l'avoir perdu avec le Real.

L'ancien Lyonnais, auteur de trois buts en sept journées de Liga, n'a plus marqué depuis un doublé contre Tenerife (3-0) le 26 septembre, il y a près d'un mois. Et il n'a toujours pas trouvé le chemin des filets en Ligue des champions cette saison.

Mais le problème semble plus profond et ne se résume pas à la période difficile traversée par Benzema. Kaka, passé à côté de son match face à son ancienne équipe, semble lui aussi chercher sa place sur le terrain.

«Pas beaucoup de temps»

Sans véritables ailiers (Cristiano Ronaldo blessé, Robben parti), le Real finit presque toujours par tenter de faire la différence dans l'axe. Trop prévisible à la longue. Et ce qui peut fonctionner contre Valladolid en Liga (victoire 4-2 dimanche) ne fonctionne plus contre l'AC Milan de Nesta et Zambrotta.

Il n'aura échappé à personne que le Real a mieux joué avec l'entrée en jeu du Néerlandais Royston Drenthe, ailier gauche de métier, auteur de l'égalisation (2-2) et créateur d'espaces et de danger sur son côté.

Pour l'instant, le Portugais Cristiano Ronaldo, blessé en ce moment, semble le seul à tirer son épingle du jeu de ce système anarchique. L'ailier droit, qui joue «de manière libre, au milieu, à droite et à gauche», est le meilleur buteur de la Ligue des champions (4) et l'un des meilleurs buteurs de Liga (5).

Sans oublier Raul, qui court dans tous les sens et sait encore se trouver au bon endroit au bon moment.

L'entraîneur, le Chilien Manuel Pellegrini, ne nie pas un problème d'organisation, reconnaissant que des équipes comme Séville et l'AC Milan, les deux à avoir battu le Real cette saison, étaient déjà «en place».

Pellegrini lui-même sait qu'il n'a «pas beaucoup de temps». En effet, le président Florentino Perez a beau dire que l'AC Milan est un «club ami», il n'a pas dû apprécier le voir repartir avec une victoire du stade Santiago-Bernabeu, où se jouera le 22 mai la finale de cette Ligue des champions.

Car le Real veut absolument y être.