Par habitude ou par pertinence, les évènements sportifs habituellement mis en lumière impliquent des athlètes de pointe. Des sportifs professionnels ou amateurs, au zénith de leur carrière.

Or, les Jeux de Montréal ont été lancés pour la 46e fois, mercredi soir, et plus d’une dizaine d’athlètes établis ont pointé le bout de leur nez, « parce que c’est important ».

L’évènement se déroulait au deuxième étage du complexe sportif Claude-Robillard, dans le quartier Ahuntsic-Cartierville.

Au centre de l’étage en question, une salle de réception improvisée par de grandes toiles noires, avec près d’une centaine de chaises précisément alignées et une scène bien éclairée.

Juste avant de lancer officiellement cet évènement auquel prendront part de jeunes Montréalais âgés de 6 à 12 ans dans 28 disciplines, entre mercredi et dimanche, tous les ambassadeurs ont accepté de discuter avec La Presse, seul média présent pour l’occasion.

Cocktail ou viandes froides à la main, ils ont tous parlé de la nécessité de tenir ce genre d’évènements. Pour faire naître et cultiver chez ces enfants une curiosité, un intérêt et une passion quant à l’activité physique et aux saines habitudes de vie.

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Le porte-parole des Jeux de Montréal, Patrice Bernier

« Je connais tous les bienfaits du sport, non seulement sur le plan physique, mais aussi social, alors il faut que je redonne, explique le porte-parole des Jeux, Patrice Bernier. Ce sont comme des Jeux olympiques pour eux. »

Par sa présence et son implication, il veut amplifier l’idée que peu importe le contexte et la notoriété de la compétition, il est essentiel de faire la promotion du sport. « On parle souvent du sport élite, mais c’est à ces âges-là que tu développes ta passion. C’est là que tu prends plaisir. C’est là que tu t’accroches à une activité », ajoute l’ancien capitaine de l’Impact de Montréal.

Nikolaj Sorensen et Laurence Fournier Beaudry sont revenus des Championnats du monde de patinage artistique du Japon lundi matin. Malgré les effets du décalage horaire, il était impératif pour le couple d’être présent à la cérémonie. « Il faut montrer aux jeunes que c’est possible d’atteindre le plus haut niveau, en restant à Montréal », pense Sorensen.

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Laurence Fournier Beaudry et Nikolaj Sorensen

Selon Fournier Beaudry, « ça prend ça aux jeunes pour pouvoir s’associer à des athlètes de haut niveau qu’ils voient à la télévision. Il faut venir dans des évènements comme ça pour promouvoir notre sport et faire en sorte que la relève soit motivée ».

Une période faste

L’enfance est une période névralgique. Surtout chez des sportifs. Les habitudes acquises pendant cette période seront déterminantes pour le reste de leur vie.

Les enfants de 6 à 12 ans sont souvent négligés. Peu d’évènements d’envergure s’adressent à eux. Pourtant, ça devrait peut-être devenir une priorité, question de leur inculquer de bonnes bases.

« Les résultats, à cet âge, ça n’a aucun lien avec les résultats qu’on peut avoir plus tard », insiste Pascal Dion. Le patineur de vitesse sur courte piste rappelle l’importance de mettre l’accent sur la notion de plaisir. Le reste suivra naturellement. « C’est ça qui fait qu’on développe un athlète à long terme. Il faut apprendre et surtout avoir du plaisir. »

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Pascal Dion

L’olympien a aussi fait mention de la nécessité d’essayer une multitude de disciplines : « Jusqu’à 12 ans, j’ai fait du soccer l’été et du patin l’hiver. Mes parents m’ont toujours encouragé à faire plein de sports, pour justement développer mes habiletés physiques, mais aussi pour éviter d’être intense seulement dans un sport. »

Maximilien Van Haaster, double olympien en escrime, prône quant à lui l’encadrement et le soutien : « S’ils sont ici, c’est parce qu’ils ont une certaine passion pour le sport. Alors il faut les aider et les encadrer. Si on les laisse à eux-mêmes, certains vont continuer, mais plusieurs risquent d’abandonner. Que ce soit compétitif ou pour le plaisir, l’essentiel c’est que les jeunes continuent. »

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Maximilien Van Haaster

Les Jeux de Montréal représentent également une occasion en or de faire découvrir de nouvelles disciplines à ces jeunes, comme en témoigne la joueuse de rugby Frédérique Rajotte : « On en entend parler seulement rendu au secondaire, si on est chanceux. De montrer que ça existe, qu’il y a des ligues à tous les niveaux et montrer qu’on est là aussi aux parents, qu’il y a des opportunités pour leurs enfants, parce que c’est important. »