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Problème de bâtons

Lorsque j’écoute une partie de hockey, je suis toujours étonné de constater que plusieurs joueurs échappent souvent leur bâton. Particulièrement les gardiens de but. Ayant joué longtemps au hockey, mes coachs nous répétaient sans cesse de bien tenir nos bâtons. Est-ce à cause de leur légèreté ? Et avez-vous des statistiques pour savoir si les bâtons brisés sont en hausse chaque année ? Le bon vieux Sherwood n’est plus de mise, mais quand même, les bâtons me semblent tellement fragiles !

Jean Marceau

Réponse de Richard Labbé

Ah, les bons vieux Sherwood. Il paraît que Jason Spezza a été le dernier joueur – on exclut les gardiens ici – à jouer avec des bâtons en bois, et il y a une raison à ça : ces bâtons pesaient environ 85 lb (bon, on exagère, mais quand même), et surtout, ils ne permettaient pas de faire des tirs sur réception avec la précision des bâtons modernes. Ces bâtons sont très légers et oui, on peut les échapper plus facilement, mais on remarquera aussi que le défenseur moderne a su développer mille et une façons de les faire échapper à un rival, parfois de manière légale, parfois pas. Et puis oui, les bâtons modernes ont tendance à casser plus facilement, vers le bas surtout, un défaut que tous les fabricants promettent de corriger depuis quelques années déjà. Peut-être un jour ?

D’où vient la vague ?

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Des partisans du Canadien font la vague.

D’où provient la fameuse vague observée lors d’évènements sportifs ?

Daniel Fournier

Réponse de Justin Vézina

Les origines de la vague sont débattues. C’est une question épineuse. La première fois que la vague – telle qu’on la connaît – a été filmée, c’est lors d’un match de séries éliminatoires qui opposait les Yankees de New York aux Athletics, à Oakland, le 15 octobre 1981. Toutefois, son origine remonte au XIXe siècle, selon l’historien du baseball Peter Morris. Dans son ouvrage A Game of Inches, il raconte que son homologue historien Tom Shieber a rencontré un bénévole du Temple de la renommée du baseball qui a découvert un entrefilet relatant une vague lors d’une rencontre disputée le 15 octobre 1866 à Brooklyn : « Une scène assez amusante s’est déroulée ici. Un individu, à l’étroit depuis deux ou trois heures sur le banc provisoire situé à gauche du terrain, s’est levé, a étiré son corps, ses bras et son cou au maximum, et a semblé se sentir tout à fait rafraîchi ; son voisin suivant a imité son exemple, et l’un après l’autre, presque tous les spectateurs se sont levés, se sont redressés, puis ont repris leur place. L’effet était ridicule à l’extrême [...] et de temps en temps, le processus s’est répété. »

Le terme « vague » n’a pas été employé, mais il convient à cette description. Et à Montréal ? C’est le 9 août 1984, lors d’un match des Expos au Stade olympique contre les Cubs de Chicago, selon notre ancien collègue de La Presse Michel Blanchard. Selon lui, la vague s’est popularisée à l’automne 1983 dans la NFL avant d’atteindre Montréal. Le gérant des Expos à l’époque, Bill Virdon, avait déclaré dans un grand éclat de rire après la victoire de 1-0 des siens en 10e manche : « Je ne sais pas si les gens ont fait la vague pour nous inciter à compter, ou bien parce qu’ils s’ennuyaient à mourir. » À l’international, la vague a été popularisée lors de la Coupe du monde de soccer du Mexique en 1986.

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Qui paie quoi ?

Quand une équipe acquiert un contrat comme celui de Shea Weber pour atteindre le plancher salarial, ou encore si une équipe est impliquée dans un échange à trois clubs comme ç’a été le cas avec Ryan O’Reilly, qui paie ultimement le salaire du joueur ?

Stéphane Lajeunesse

Réponse de Simon-Olivier Lorange

Il s’agit de deux cas bien différents. Les Coyotes de l’Arizona ont acquis en entier le contrat de Weber il y a quelques semaines. Ce sont donc eux – ou plus vraisemblablement une compagnie d’assurances – qui devront s’acquitter de son salaire. Ce qui intéresse les Coyotes, c’est surtout le salaire réel de Weber (1 million par année pour encore 3 ans), une somme largement inférieure à la somme inscrite sur la masse salariale du club, soit 7,857 millions. Maintenant, Ryan O’Reilly : il a d’abord été échangé par les Blues de St. Louis au Wild du Minnesota, qui l’ont rapidement refilé aux Maple Leafs de Toronto. Les Blues ont conservé la moitié de son salaire, proportion maximale prévue la LNH. Le Wild a conservé la moitié de la somme restante – donc le quart du total. Les Leafs paient donc le dernier quart. Tout cela s’effacera le 1er juillet prochain, lorsque O’Reilly deviendra joueur autonome sans compensation.

Après un long détour

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Nick Suzuki marque contre Craig Anderson, des Sabres de Buffalo, lors d’un tir de pénalité.

Lorsque les tirs de barrage ont été instaurés au hockey, le joueur avait tendance à se diriger directement vers le gardien de but. Maintenant, le porteur de la rondelle bifurque, se rend presque à la bande avant de revenir vers le but. Cette approche est-elle vraiment plus efficace que d’aller droit vers le but ?

Jean Dufresne

Réponse de Simon-Olivier Lorange

À notre connaissance, il n’existe pas d’étude exhaustive à ce sujet. Nous ne pouvons donc vous fournir que nos impressions. Plusieurs joueurs, comme vous le soulignez, prennent désormais un long détour – pensez notamment à Nick Suzuki, devenu un spécialiste. Ce détour permet au tireur de se donner du temps, et oblige le gardien à étirer son déplacement si le joueur décide de recourir à son revers. Tous ne le font toutefois pas de la même manière. Les meilleurs à ce chapitre cette saison dans la LNH, comme Suzuki, Jason Robertson ou Artemi Panarin, adoptent un tracé très large. Teuvo Teravainen évite lui aussi le centre de la glace, mais s’en éloigne beaucoup moins. Quant à Evgeny Kuznetsov, il choisit lui aussi le détour, mais arrive habituellement à si basse vitesse devant le gardien que tout le chemin parcouru n’a plus de réelle valeur. Bref, il n’y a pas de recette universelle, seulement des modes, que les joueurs peuvent adopter et adapter à leur guise.