Les journalistes des Sports de La Presse répondent à une question dans le plaisir, et un peu aussi dans l’insolence.

Simon-Olivier Lorange

Les voyages aux États-Unis, pendant la saison 2021-2022, nous ont obligés à apprivoiser une nouvelle réalité : celle de devoir trouver un endroit où passer un test PCR qui puisse nous livrer le résultat assez rapidement pour rentrer au Canada sans problème.

Le défi était particulièrement grand dans les voyages courts. En vue du match du 20 février 2022 du Canadien, à Long Island, il avait été convenu, pour différentes raisons logistiques, que je dormirais une seule nuit à New York. La marge de manœuvre était donc mince. Mon collègue Jean-François Chaumont, du Journal de Montréal, et moi avons trouvé une clinique, près de notre hôtel dans Queens, disposée à nous recevoir. Mais quelle clinique…

De l’extérieur, le seul indice d’un service médical était la mention « Urgent care » (soins d’urgence) ; du reste, la façade s’agençait parfaitement à celle de ses voisins, un magasin de matelas et un dépanneur. À l’intérieur, imaginez un centre de photocopies en rénovation. Au comptoir, des employés en coton ouaté, visiblement surpris de recevoir des visiteurs un samedi à 17 h, ont hélé leur patron, un homme en blouse blanche qui est arrivé de l’arrière-boutique. Ce dernier nous a expliqué la procédure : nous devions lui envoyer nos informations personnelles par texto et payer les tests par le truchement d’une application bancaire qui nous était inconnue, sinon en argent comptant.

Nous avons donc traversé la rue vers le guichet automatique le plus proche avant de retourner, nerveux, vers la clinique, avec chacun 250 $ US dans nos poches — oui, les tests rapides pour voyageurs coûtaient une fortune. Une fois les tests payés, un employé nous a enfoncé un écouvillon profondément dans le nez et, après avoir généreusement gratté ce que je soupçonne être mon pancréas, il nous a dit que nous recevrions les résultats rapidement.

Au milieu de la nuit, un fichier PDF m’a été envoyé par l’adresse Gmail de la clinique. Ce document, frappé du logo d’un laboratoire du New Jersey, me confirmait un résultat négatif, que j’ai pu présenter à la douane le lendemain avant d’entrer au pays sans questions additionnelles.

Étais-je réellement négatif ? Mon échantillon avait-il même été analysé ? On ne le saura jamais vraiment.

Alexandre Pratt

C’était en janvier 2022. Le Québec était englouti par un tsunami d’infections. Le défi : éviter le virus, afin de pouvoir couvrir les Jeux de Pékin. Plus facile à dire qu’à faire – surtout quand tous les autres membres de la maisonnée sont atteints, et contagieux.

Je me suis isolé dans une pièce du sous-sol pendant 12 jours. Succès. Sauf que je n’étais pas au bout de mes peines. Il restait encore une quinzaine de jours et trois tests obligatoires avant le départ. Des collègues des autres médias déclaraient forfait les uns après les autres. J’avais l’impression d’être un porte-avions à découvert dans le jeu Bataille navale.

Heureusement, j’ai remporté cette manche. Mais le virus a pris sa revanche la semaine du repêchage de la LNH à Montréal…

Guillaume Lefrançois

PHOTO MIODRAG IGNJATOVIC, GETTY IMAGES

L’intérieur d’un pub irlandais anonyme

Celle impliquant mon test de COVID-19 pour rentrer de Tampa, à l’été 2021, est assez dure à battre. Sinon, le « voyage » du Canadien à New York en décembre 2021, juste avant Noël, restera aussi dans mes souvenirs plus ou moins mémorables. Le Tricolore devait affronter les Islanders, les Rangers et les Devils du 20 au 23 décembre. Je pars la veille, le dimanche 19. Mais nous sommes alors en pleine vague Omicron, les cas explosent partout, il y en a trois dans le vestiaire du CH. Ça sent l’annulation à plein nez…

J’atterris donc à La Guardia, direction UBS Arena pour le duel entre les Islanders et les Golden Knights en après-midi. En plein match, la nouvelle tombe : le voyage du CH est annulé. Branle-bas de combat pour changer la date du billet de retour, qui se fera finalement le lendemain. Heureux hasard, l’obligation de présenter un test négatif à la COVID-19 reprend le 21 décembre, soit le surlendemain, donc c’est déjà ça de moins à gérer. Sauf que Noël approche, les plans de souper en famille sont encore incertains. Je gagne donc mon hôtel à Manhattan, dans un climat de crainte du virus, pour ne pas rapporter ça à la maison.

Ma soirée à New York se résumera à trouver le restaurant le plus grand et le moins achalandé possible, afin de m’asseoir tout seul dans mon coin. Ça s’est donc fini dans le fond d’un pub irlandais fait sur la longueur. J’ai enchaîné avec une marche dans la ville, probablement la plus déprimante de ma vie, à me demander où cette nouvelle vague allait nous mener. Heureusement, la vie allait tranquillement revenir à la normale deux mois plus tard…