Samedi matin. C’est jour de première au TAZ, qui accueille la première compétition de planche à roulettes dans le cadre des Jeux de Montréal. En mettant les pieds dans le gigantesque skatepark intérieur, on a un peu l’impression d’entrer dans un autre monde. Comme si le temps s’arrêtait. Tout ce qui compte, c’est de rouler !

C’est la première fois que la planche à roulettes est intégrée aux Jeux de Montréal depuis la création de l’évènement en 1978. Et c’est le TAZ qui s’est chargé d’organiser la compétition. Une certaine fébrilité flotte dans l’air du planchodrome situé sur l’avenue Papineau, dans le quartier Saint-Michel, à Montréal.

« On est fiers ! », lance Ghyslain Gingras, responsable des opérations. « On a poussé, démocratisé le sport. On est moins vus comme des bums et on devient une discipline vraiment reconnue. »

Les délégations arrivent environ 45 minutes avant le début de la compétition, prévu à 13 h. Partout où notre regard se pose, des jeunes de 6 à 12 ans roulent sur leur planche. Ils répètent les figures qu’ils comptent présenter aux juges.

Beaucoup sont aussi simplement venus passer leur samedi au TAZ. Comme cette petite fille haute comme trois pommes, fièrement vêtue de sa jupe rose, concentrée à conduire sa trottinette sur le roulodrome.

L’ambassadeur de la compétition de planche à roulettes des Jeux de Montréal, le planchiste professionnel Jessy Jean Bart, est l’un des premiers sur place. Il rencontre les jeunes, s’amuse avec eux sur les modules et les rampes. Son sourire est aussi éclatant que celui des dizaines, voire des centaines de jeunes présents.

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE

Partout où notre regard se pose, des jeunes de 6 à 12 ans roulent sur leur planche. Ils répètent les figures qu’ils comptent présenter aux juges.

« C’est incroyable, dit-il à La Presse. Pour vrai, c’est tout ce dont j’aurais rêvé quand j’étais kid. Quand j’ai commencé, il n’y avait pas beaucoup de compétitions pour les jeunes, pas beaucoup de skateparks. De voir à quel point ça a évolué, c’est vraiment touchant. »

Éli Grenier-Cartier, de la délégation de Verdun, est présent pour la compétition. Il a 11 ans, mais il pratique la planche à roulettes depuis plusieurs années déjà. C’est sa première compétition. « [Je suis] stressé ! Très stressé ! », lance-t-il dans toute sa candeur.

  • Competition de skate au TAZ dans le cadre des jeux de Montréal

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    Competition de skate au TAZ dans le cadre des jeux de Montréal

  • Partout où notre regard se pose, des jeunes de 6 à 12 ans roulent sur leur planche.

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    Partout où notre regard se pose, des jeunes de 6 à 12 ans roulent sur leur planche.

  • Dès qu’ils s’élancent dans l’arène, les planchistes répètent les figures qu’ils comptent présenter aux juges.

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    Dès qu’ils s’élancent dans l’arène, les planchistes répètent les figures qu’ils comptent présenter aux juges.

  • Parmi cette foule de novice de la planche, on retrouve le planchiste professionnel Jessy Jean Bart.

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    Parmi cette foule de novice de la planche, on retrouve le planchiste professionnel Jessy Jean Bart.

  • L’un des premiers arrivés sur place, Jessy Jean Bart rencontre les jeunes, s’amuse avec eux sur les modules et les rampes.

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    L’un des premiers arrivés sur place, Jessy Jean Bart rencontre les jeunes, s’amuse avec eux sur les modules et les rampes.

  • Beaucoup d’autres jeunes sont aussi simplement venus passer leur samedi au TAZ.

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    Beaucoup d’autres jeunes sont aussi simplement venus passer leur samedi au TAZ.

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Quand il a appris que le skateboard faisait son entrée aux Jeux, Éli a voulu faire partie de la première cohorte de jeunes athlètes à y prendre part. « J’espère [gagner] ! Mais j’ai vu beaucoup de gens qui étaient vraiment bons, donc ça me met un doute. Au pire, je m’amuse ! »

« Toutes les bases pour avancer dans la vie »

Résilience. Dépassement de soi. Discipline. Socialisation. Esprit d’équipe. Courage. Humilité. Détermination. Autant de mots énumérés par les intervenants, parents et entraîneurs lorsqu’on leur demande ce que la planche à roulettes amène aux jeunes.

« Je crois que le skate a longtemps été vu comme quelque chose de délinquant, explique Jessy Jean Bart. Ça ne faisait pas partie des systèmes scolaires comme le sport-études. Le fait que ç’a été intégré aux Jeux olympiques [en 2021], ça a vraiment propulsé le sport. »

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« Quand j’ai commencé, il n’y avait pas beaucoup de compétitions pour les jeunes, pas beaucoup de skateparks. De voir à quel point ça a évolué, c’est vraiment touchant », affirme l’ambassadeur de la compétition, le planchiste professionnel Jessy Jean Bart.

L’athlète de 34 ans, professionnel depuis six ans, s’implique auprès des jeunes dès qu’il en a l’occasion. Il veut les guider et contribuer à ce que le sport soit bien vu dans les écoles afin qu’il se développe encore plus à travers le Québec. Il offre d’ailleurs ses Sparrow Sessions, séances de planche à roulettes inclusives, aux jeunes de tous les milieux.

« Le skate donne toutes les bases à ces jeunes-là pour avancer dans la vie, peu importe quelle sera leur passion dans le futur », dit-il.

Ghyslain Gingras, qui travaille pour le TAZ depuis 10 ans, souligne tous les efforts consacrés à l’aspect familial au cours des dernières années afin de démocratiser le sport. Des cours parents-enfants sont notamment offerts.

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Ghyslain Gingras, qui travaille pour le TAZ depuis 10 ans

« Aujourd’hui, le père vient rider la semaine et revient avec son gars la fin de semaine, dit-il. On crée une relève dans le sport de cette façon-là. »

Activité père-fille

Luc Otter, 52 ans, fait partie des entraîneurs de planche à roulettes de la délégation de Ville-Marie pour les Jeux de Montréal. Parmi son groupe de jeunes, il y a Lily Otter-Koller, sa fille de 10 ans. Voilà plusieurs années que les deux pratiquent le sport ensemble. Le paternel s’implique même à l’école de sa fille afin de faire découvrir la planche à roulettes au plus de jeunes possible.

« L’été, on va [au skatepark] presque chaque week-end ! », lance Lily, peu nerveuse en vue de sa deuxième compétition à vie.

« Elle adore ça, dit son père. Elle a zéro stress. Elle a beaucoup de sang-froid, j’aimerais être comme elle ! »

Le duo s’entraîne un peu partout à Montréal. Et parfois même en Californie, où il a de la famille.

« Ça nous fait du bien, on s’amuse bien, dit M. Otter. Lily est très active. Elle a besoin de bouger. Quand elle ne bouge pas, ça ne va pas. Avec le skate, elle fait sortir beaucoup d’énergie en peu de temps. En plus, c’est très difficile. Quand tu réussis quelque chose, tu es fier de toi. Tu ne peux pas tricher, faire semblant. »